Des diagnostics sur le sport algérien ont déjà été établis et des recommandations émises à plusieurs reprises, s’agissant de la dynamique de relance du sport scolaire ou plus précisément du sport «dans le scolaire» en tant que base inéluctable et indéniable du sport d’élite et de haut niveau.
Pour des raisons diverses, ces recommandations n’ont pas donné lieu à l’élaboration d’une stratégie cohérente et consensuelle destinée à fédérer les énergies à travers un partenariat dynamique entre les institutions et structures concernées.
Actuellement, ce sont les mêmes préoccupations qui reviennent de manière récurrente, indiquant qu’il y a nécessité absolue de lever les écueils et les dysfonctionnements entravant la concrétisation souhaitée aussi bien par les hautes autorités du pays que par l’opinion publique sur la nécessaire redynamisation du sport dans le scolaire, seule voie permettant d’assurer la production du sportif d’élite et de haut niveau et d’en garantir en permanence la relève.
Dans ce cadre, et comme mesures pratiques à prendre en priorité, il s’agira de combler l’écart négatif important, entre les enfants scolarisés dont le nombre dépasse nettement les huit millions, et le faible taux de pratiquants licenciés engendrant un pourcentage insignifiant de pratique sportive en milieu d’éducation, impliquant par conséquent, une déperdition considérable «d’associations sportives scolaires».
Celles-ci représentent la base de structuration du sport scolaire, au sein des établissements scolaires et dont les missions stratégiques visent, notamment, les trois objectifs généraux consistant à : *permettre à l’élève à travers une pratique volontaire de découvrir, de s’initier et de se perfectionner dans le sport qui lui convient et qu’il a choisi,
* aider à l’émergence et la découverte de jeunes talents sportifs au plus haut niveau,
* favoriser le passage du sport scolaire dans l’école vers le sport hors de l’école.
C’est ainsi que les associations sportives scolaires, type associatif et pleinement intégrée au système éducatif, doivent prendre toute leur importance dans l’établissement en tant que lieu de pratique sportive scolaire concrète et réelle, organisant des compétitions et sans lesquelles il n’y a pas de sport scolaire.
- Doter les écoles primaires et même les CEM et lycées en enseignants d’EPS afin de réduire les déperditions des ASS et le nombre de pratiquants scolarisés.
Aussi, et en vue de lever les écueils entravant les activités d’animation sportive en milieu scolaire, et dans l’esprit des dispositions prévues en la matière par la loi n° 13/05 du 23 juillet 2013, il serait opportun de résoudre toute la problématique y afférente, par le biais d’un dispositif réglementaire définissant les attributions et consacrant la double tutelle MJS, MEN sur le cadre organisationnel et de gestion des structures d’animation du sport scolaire, ligues de wilaya et associations sportives scolaires, avec l’obligation pour ces dernières de s’affilier aux ligues de wilaya dont la mission principale est de gérer les ASS créées au sein de tous les établissements scolaires, des trois paliers du système éducatif, et de prendre part au programme établi par la fédération du sport scolaire. Il y va aussi du respect, sans ambiguïté, du volume horaire consacré à la pratique du sport scolaire, pour les entraînements et compétitions.
-La relance des classes sport-études, comme cadre institutionnel de formation sportive prévu par la loi n°13/05 du 23 juillet 2013, reste incontournable, car elles permettent d’évaluer à long terme les chances de réussite des jeunes talents prometteurs détectés et sélectionnés.
Dans ce cadre, il y a lieu de distinguer la sélection qui est une prédiction à court terme où on évalue en effet les possibilités d’un sportif à fournir dans l’avenir immédiat une meilleure performance sportive, donc s’appuyant surtout sur les résultats précoces, et dont il faut relativiser, car être champion en minime ne peut l’être forcément en cadet. Le sport scolaire bien développé reste le domaine qui offre la possibilité de détecter et donc de pouvoir identifier chez un jeune sportif les possibilités de réussite dès le début de son expérience.
Le sport scolaire doit plus que jamais susciter davantage d’intérêt et doit constituer une priorité absolue car il constitue un système pérenne de détection des talents sportifs prometteurs s’agissant de la problématique de construction et de renouvellement de l’élite nationale.
La volonté politique, maintes fois, exprimée sur ce dossier et les instructions données par le président de la République pour la promotion du sport scolaire doit constituer la clé de voute de la stratégie sectorielle en relation avec l’ensemble des institutions et opérateurs techniques concernés à travers une interaction structurelle accrue et dynamique et une collaboration constante.
Dans cet esprit et à l’instar de ce qui a été fait pour la promotion du football professionnel, et fort du soutien des plus hautes autorités du pays, le traitement du dossier du sport scolaire se verrait bien discuté lors d’un conseil interministériel qui serait consacré au traitement des dispositions pratiques requisespour la mise en œuvre et la valorisation des instructions données par le président de la République sur l’impérieuse nécessité d’agir et de tout mettre en œuvre pour la promotion du sport scolaire.
Abdelmadjid Djebbab
(*) Ex-DG des Sports ;
ex-DTN et entraîneur national;
ancien athlète d’élite