Asie : L’Inde veut revoir sa législation héritée de l’ère coloniale

12/08/2023 mis à jour: 23:12
AFP
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Le gouvernement de l’Inde a dévoilé hier de nouvelles peines pour les lynchages et les crimes contre les femmes, dans le cadre du plus grand projet de révision de la justice criminelle depuis l’époque coloniale. 

Le code pénal indien et d’autres textes régissant la police et la justice ont été établis au XIXe siècle, quand le pays faisait partie de l’empire britannique. Les nombreuses modifications concernent des références devenues archaïques à la monarchie britannique et d’autres «signes de notre esclavage», a déclaré le ministre de l’Intérieur Amit Shah devant le Parlement. 

«Ces lois étaient faites pour renforcer le pouvoir colonial, protéger les responsables coloniaux, et leur intention était de punir, pas de rendre justice», a-t-il déclaré en présentant les projets de loi de réforme. «Nous allons changer cela, et l’esprit de ces nouvelles lois sera de protéger les droits constitutionnels de nos concitoyens», a-t-il ajouté. De nouvelles dispositions visent à instaurer la peine capitale pour les responsables de lynchages par la foule, et un minimum de 20 ans de prison pour les viols en réunion. 

Le projet prévoit aussi des travaux d’intérêt général pour punir les petits délits, afin d’alléger la charge des tribunaux indiens, qui font face à des millions d’affaires en attente. Des limites de temps pourraient être imposées aux procès et aux enquêtes criminelles, dans un pays où cela peut durer des années sans résultat. Les textes ont été transmis à une commission parlementaire pour examen, mais pourraient être adoptés avant la fin de la législature qui doit précéder les élections générales en mai 2024. 

Le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi, un nationaliste hindou, cherche à enlever les symboles restants du règne colonial dans les livres d’histoire du pays, l’urbanisme et les institutions politiques. Le complexe parlementaire de New Delhi, conçu à l’origine par les Britanniques, a ainsi été rénové pour remplacer les structures coloniales. 

L’an dernier, M. Modi a inauguré une statue de Subhas Chandra Bose, un héros de l’indépendance vénéré pour avoir pris les armes contre les Britanniques, mais également controversé pour sa collaboration avec l’Allemagne nazie. La cérémonie a eu lieu quelques heures avant l’annonce du décès de la reine Elizabeth II, et la statue en remplace une du monarque britannique George V détruite il y a près d’un demi-siècle. 
 

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