L’exposition du plasticien M’hammed Bouheddadj, accueillie à la galerie Baya du palais de la culture Moufdi Zakaria (Alger), remonte aux premiers balbutiements de l’art universel, tout en proposant des sculptures retraçant l’évolution humaine.
Le plasticien M’hammed Bouheddadj a présenté, jeudi à Alger, une exposition de sculpture sur bois, dédiée à la préhistoire et l’évolution humaine, agrémentée d’un grand nombre de peintures, dont une collection explorant l’art rupestre algérien.
Accueillie à la galerie Baya du palais de la culture Moufdi Zakaria, cette exposition, intitulée «De la préhistoire à l’après histoire», remonte aux premiers balbutiements de l’art universel, tout en proposant des sculptures retraçant l’évolution humaine sur quelques périodes charnières avec un choix de bois couleur d’ébène qui plonge d’entrée le visiteur dans l’ambiance du continent africain, berceau de l’humanité. Les sculptures de M’hammed Bouheddadj aborde la période des chasseurs-cueilleurs avec des œuvres réalistes ou parfois figuratives restituant des fonctions, des tranches de vie supposées, des rituels ou encore des métiers.
Le rapport ininterrompu de l’être humain à la terre nourricière s’illustre dans la sculpture «Offrande» qui représente le travail de transformation des produits de la terre à une période où l’humain devait faire preuve d’une grande ingéniosité pour se nourrir et dépendait complètement du fruit de son travail et des saisons.
Avec de nombreuses autres sculptures, l’artiste explore l’évolution des armes et de la guerre avec des inspirations des guerres de l’antiquité et de l’art rupestre avec des archers, et des soldats avec différentes armes et boucliers pour arriver à l’escrime, devenu une discipline sportive, en passant par des allusions à l’armée régulière typique de l’empire romain.
L’évolution vers ce que l’artiste définit comme «l’après-histoire», il la restitue à travers deux œuvres représentant le génie de l’être humain par le choix de la harpe, symbole de raffinement dans l’harmonie sonore, dans la conception et dans l’exécution. Autour de toutes ces sculptures, l’artiste expose également une cinquantaine de toiles dans différents styles, techniques et recherches artistiques.
Cependant, une collection, dédiée à l’art rupestre, attire particulièrement l’œil du visiteur par son universalité, son authenticité et sa profondeur. L’art rupestre, entre les mains de M’hammed Bouheddadj, exprime la naissance des arts et les toutes premières expressions humaines, à travers une série de toiles respirant la terre et finement ciselées de blanc, restituant autant le dessin, la peinture que la gravure qui font du parc du Tassili N’Ajjer à Djanet, le plus grand musée à ciel ouvert du monde et un joyau du patrimoine universel classé à l’Unesco.
Malgré une insuffisance en scénographie, les représentations d’humains, d’animaux et de créatures imaginaires et l’omniprésence de la terre replace l’exposition toute entière dans son contexte africain en remettant l’humanité et son évolution dans son berceau. Né à Tlemcen en 1948, M’hammed Bouheddadj, qui a toujours «vécu pour l’art et par l’art», comme il aime à le rappeler, expose ses œuvres depuis le début des années 1980 dans de nombreux pays.
Le sculpteur et artiste peintre a également ouvert, après de nombreuses années à l’étranger, un atelier et espace d’exposition dans sa ville natale. L’exposition «De la préhistoire à l’après-histoire» est ouverte au public jusqu’au 14 octobre prochain. R. C./CAPS
Baya