Un tel traité «aurait dû être conclu il y a 19 ans» a poursuivi le président argentin, ajoutant que «toute cette croissance nous a été confisquée par la simple signature d’un groupe de bureaucrates».
Le président ultralibéral argentin Javier Milei a annoncé mardi son intention de promouvoir un traité de libre-échange avec les États-Unis en 2025, dans le cadre de sa présidence tournante du Mercosur. Lors d'un discours marquant le premier anniversaire de son mandat, il a déclaré vouloir renforcer « l’autonomie des membres de l’organisation face au reste du monde » et a précisé que son objectif serait de proposer cet accord l'année prochaine.
Milei n’a pas indiqué si cette initiative serait menée de manière unilatérale ou en coordination avec les autres membres du Mercosur, qui interdit les négociations bilatérales sans consentement collectif. Il a estimé qu’un tel accord « aurait dû être conclu il y a 19 ans », accusant un groupe de bureaucrates d’avoir freiné la croissance économique par leur inaction.
Le Mercosur, créé en 1991, regroupe cinq pays : le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et, depuis 2023, la Bolivie. Le Venezuela est suspendu depuis 2016. Javier Milei assume depuis samedi la présidence tournante de l’organisation pour une durée de six mois. En 2005, le bloc avait rejeté, sous l’impulsion d’Hugo Chavez, un projet de zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) proposé par Washington.
Milei a également célébré une année de présidence en Argentine, mettant en avant des progrès contre l'inflation et l'endettement public, bien qu'accompagnés d’une récession et d’une hausse de la pauvreté. L’inflation, qui atteint 193 % sur un an, reste l'une des plus élevées au monde. Toutefois, grâce à des coupes drastiques dans les dépenses publiques, la réduction de l’émission monétaire et la suppression de subventions, elle a été stabilisée entre 3 et 4 % mensuels, contre une moyenne de 17 % l'année précédente (2,7 % en octobre).