L'Arabie saoudite a exécuté 198 personnes en 2024, atteignant ainsi un record en plus de trente ans, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles. Ce chiffre dépasse le précédent record de 196 exécutions en 2022. Ce pays du Golfe, qui applique une version rigoriste de la loi islamique, figure parmi les États utilisant le plus fréquemment la peine de mort, après la Chine et l'Iran, selon l'ONG Amnesty International.
Malgré les efforts du prince héritier Mohammed ben Salmane pour promouvoir une image moderne et réformiste du royaume, les exécutions continuent d'attirer les critiques des groupes de défense des droits humains. Jeed Basyouni, de l'ONG Reprieve, a souligné que ces chiffres montrent que l'Arabie saoudite a abandonné toute prétention de réformer son utilisation de la peine de mort. Il a également noté la diminution des pressions occidentales, ce qui, selon lui, permet à Riyad d'agir sans contrainte.
En 2024, sur les 198 exécutions recensées, 52 concernaient des affaires de stupéfiants, et 32 étaient liées à des affaires de terrorisme. Cette hausse d'exécutions, notamment pour des crimes liés à la drogue, intervient malgré les appels des Nations unies et de diverses organisations internationales à mettre fin à l'application de la peine capitale dans de tels cas. En septembre, 31 organisations de défense des droits humains ont conjointement dénoncé cette augmentation des condamnations à mort pour des infractions liées aux stupéfiants, reflétant une tendance alarmante au sein du pays.