Après plus de dix ans de brouille : Le président turc Recep Tayyip Erdogan en Egypte

15/02/2024 mis à jour: 02:40
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Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a accueilli, hier au Caire, son homologue turc Recep Tayyip Erdogan après plus d’une décennie de brouille, rapporte l’AFP.
 

Lundi, le président Erdogan a affirmé se rendre aux Emirats arabes unis puis en Egypte pour «voir ce qui peut être fait de plus pour nos frères à Ghaza», territoire palestinien frontalier de l’Egypte pilonné sans répit par Israël depuis l’attaque meurtrière sans précédent du Hamas le 7 octobre. Il a ajouté qu’Ankara faisait «tout pour arrêter le bain de sang», alors que plus de 28 000 Palestiniens ont été tués, en grande majorité des civils, selon le gouvernement du Hamas, dans l’offensive lancée dans la Bande de Ghaza par Israël en représailles à l’attaque du 7 octobre.

Le président turc s’est rendu en Egypte pour la dernière fois en 2012 en tant que Premier ministre. 

L’islamiste Mohamed Morsi, allié d’Ankara, dirigeait alors le pays. Son ministre de la Défense, Abdel Fattah Al Sissi, l’a renversé en 2013 et depuis, Erdogan répétait qu’il ne parlerait «jamais» à «quelqu’un comme» lui. Les relations entre les deux hommes se sont malgré tout réchauffées, leurs intérêts convergeant désormais vers plusieurs théâtres régionaux, notamment le Soudan ou la Bande de Ghaza. Et si politiquement le torchon a longtemps brûlé, l’Egypte et la Turquie soutiennent deux gouvernements rivaux en Libye, les relations commerciales sont restées au beau fixe : Ankara est le cinquième partenaire commercial du Caire. 

Les deux hommes devraient également discuter économie et développement des relations bilatérales, assurent les médias d’Etat des deux pays. 

Sur le dossier de Ghaza, Erdogan, qui a qualifié Israël d’«Etat terroriste» et le Hamas de «groupe de libérateurs», a rappelé début novembre l’ambassadeur de Turquie à Tel-Aviv, tout en jugeant impossible de «rompre complètement» avec Israël. Avant le 7 octobre, plusieurs dirigeants politiques du Hamas étaient installés à Istanbul. Ils ont discrètement été priés de partir depuis. Dès le début du conflit à Ghaza, Erdogan a proposé sa médiation, mais les discussions sur des trêves sont jusqu’ici menées par le Qatar et l’Egypte.

Mardi, les directeurs des renseignements américain et israélien, le Premier ministre qatari et des dirigeants égyptiens ont discuté au Caire des moyens pour «œuvrer à une trêve dans la Bande de Ghaza». Ces discussions ont été «positives», a rapporté une télévision proche du renseignement égyptien.
 

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