Après les frappes américaines en Irak : Baghdad dénonce un «acte hostile»

27/12/2023 mis à jour: 16:03
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Des frappes américaines en Irak ont tué, hier à l’aube, un membre d’un groupe armé pro-Iran

Des frappes américaines en Irak ont tué, hier à l’aube, un membre d’un groupe armé pro-Iran, Baghdad dénonçant un «acte hostile», dans un contexte de tensions régionales exacerbées par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, rapporte l’AFP. 

Au moins un membre d’une faction irakienne pro-Iran a été tué et 24 blessés dans ces frappes contre trois sites en Irak, ont affirmé des sources de sécurité irakiennes. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a annoncé auparavant dans un communiqué que l’armée américaine avait mené des frappes aériennes contre trois sites de groupes pro-iraniens en Irak. Un responsable du ministère irakien de l’Intérieur a déclaré qu’une frappe avait visé un site du Hachd Al Chaabi à Hilla, chef-lieu de la province de Babylone, au sud de Baghdad, faisant un mort et 20 blessés. Le Hachd Al Chaabi, une coalition de factions d’ex-paramilitaires chiites irakiens proches de l’Iran, est désormais intégré aux forces régulières irakiennes. 

Quatre personnes ont été blessées dans une deuxième frappe à Wassit (sud), a ajouté le responsable. «Le ciblage de sites militaires irakiens par la partie américaine est considéré comme un acte hostile», a réagi le gouvernement irakien dans un communiqué. Selon lui, les frappes ont fait un mort et blessé, «18 personnes, dont des civils». Elles «nuisent aux relations bilatérales» et constituent «une atteinte inacceptable à la souveraineté» irakienne.

Hadi Al Amiri, un dirigeant du Hachd, a dénoncé l’attaque américaine sur Telegram, exigeant que «le gouvernement irakien fixe un calendrier pour la départ des troupes étrangères (d’Irak) dans les meilleurs délais». En début d’après-midi, des dizaines de personnes ont participé, à Baghdad, aux funérailles du combattant tué, Selon un communiqué de L. Austin, l’armée américaine a «procédé à des frappes nécessaires et proportionnées sur trois installations utilisées par le Kataëb Hezbollah et des groupes affiliés en Irak». 

Ces frappes sont «une réponse à une série d’attaques contre des personnels américains en Irak et en Syrie menées par des milices soutenues par l’Iran, dont celle du Kataëb Hezbollah, contre la base aérienne d’Erbil (nord)», a-t-il dit. Les Brigades du Hezbollah sont considérées comme une organisation terroriste par le département d’Etat depuis 2009. 

L’attaque à Erbil a blessé, lundi, trois personnels américains, dont un grièvement, selon Washington. Elle a été menée à l’aide d’un drone explosif et a été revendiquée par le groupe appelé Résistance islamique en Irak, une nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, également liés au Hachd Al Chaabi. Les attaques imputées aux groupes pro-iraniens contre des troupes américaines se sont multipliées en Irak et en Syrie voisine depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre. Selon un responsable américain qui a requis l’anonymat, plusieurs roquettes ont été tirées, mardi matin, contre la base de coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis à Shaddadi, dans le nord-est de la Syrie. 

Il n’y a eu ni victimes ni dégâts, a-t-il dit. Au moins 105 attaques contre des cibles américaines en Syrie et en Irak ont été recensées par Washington depuis mi-octobre, selon lui dont la majorité ont été revendiquées par le groupe Résistance islamique en Irak qui dénonce le soutien américain à Israël. Washington déploie environ 2 500 militaires en Irak et 900 en Syrie, dans le cadre d’un dispositif destiné à lutter contre une éventuelle résurgence du groupe djihadiste Etat islamique (EI).
 

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