Le CR Belouizdad a lourdement chuté (1-6) au Caire lors de la 3e journée du groupe C de la Ligue des champions africaine 2024-2025.
Son adversaire du jour, le Ahly du Caire, s’est promené sur la pelouse du Cairo Stadium face à un adversaire totalement hors du coup. Dimanche, le Chabab était une proie facile pour le grand club égyptien qui truste les titres nationaux et continentaux avec une régularité déconcertante.
L’humiliante défaite du CRB interpelle ses principaux acteurs (dirigeants, staff technique et joueurs). La déroute a pris la forme d’une faute professionnelle. Il faut remonter très loin dans l’histoire africaine du club pour trouver la trace d’un autre affront de la même ampleur (le score de 0-7 encaissé contre l’ASEC Mimosas dans un contexte similaire).
La comparaison s’arrête là. Les moyens ne sont plus les mêmes. Actuellement, au classement des salaires, le Chabab caracole en tête avec un masse salariale mensuelle qui avoisine les 10 milliards de centimes pour 27 joueurs. Dimanche, l’équipe de Belouizdad a renvoyé une piètre image du club et de son glorieux passé. Sur le terrain, il y avait un ersatz de joueurs, mais pas de trace d’une équipe, d’un groupe.
Le titre qui sied le mieux au commentaire du match est le suivant «Des enfants de cœur perdus dans un jeu d’hommes», pour reprendre celui que Miroir du football a donné après la lourde défaite essuyée par les Bleus contre l’Angleterre au milieu des années 1960.
Le résultat de dimanche remet tout en cause après la sortie réussie (victoire) en Côte d’Ivoire contre le Stade d'Abidjan. Le faux pas at home contre Orlando Pirates (1-2) combiné à la correction reçue au Caire relance le débat sur la situation du CRB. Il réalise un parcours en dents de scie en championnat et laisse une mauvaise impression en Ligue des champions. Pourtant, ses responsables juraient avoir tiré toutes les leçons du dernier exercice où l’équipe a laissé filer le titre et sauvé sa saison grâce à la victoire en finale de la Coupe d’Algérie (1-0) face au MC Alger.
La préparation de la nouvelle saison (2024-2025) a été bien pensée. Le choix du Français Corentin Martins comme coach n’a pas donné l’effet escompté. L’effectif a été remanié. Mustapha Zeghba (international) a rejoint le club avec l’espoir qu’il donnera la même assurance que celle de son prédécesseur (Guendouz, parti en Iran). La défense a connu quelques changements après le départ de Bouchar (capitaine). Le latéral gauche Khacef a montré beaucoup de qualités à chaque fois qu’il était sur le terrain.
Malheureusement pour lui, le staff technique montrait des réticences à le titulariser. Le départ de Bouras au MCA a laissé un vide au milieu de terrain même si Raouf Belghit est en train d’accomplir une bonne saison, tout comme Meziane, très performant dans le secteur offensif.
Là, il faut ouvrir une parenthèse pour évoquer la situation de l’international Islam Slimani. Sa venue a fait naître beaucoup d’espoirs. Le joueur n’est plus à présenter, ni ses états de service là où il est passé. A l’arrivée, il est confronté à une situation étrange. Depuis quelques matchs il n’est plus dans l’équipe type. Une source proche du club souffle : «Il y a un malaise Slimani.
Son retour au CRB n'a fait que des heureux. Les résultats moyens de l’équipe aidant ont précipité une forme de divorce entre le joueur, la direction et le coach Abdelkader Amrani. Résultat des courses, Slimani ne joue pas, il aurait des envies d’aller voir ailleurs, ce à quoi l’entraîneur ne serait pas contre. La position de la direction du club ? Elle attend pour voir.» Voilà le résumé de ce chapitre.
Dès le départ, c’était prévisible que le CRB allait vivre une saison difficile. Les maigres résultats positifs enregistrés par la suite ont simplement entretenu l’illusion sur un rapide retour en force de l’équipe.
A présent, la sonnette d’alarme est tirée. Une remise en cause générale et totale à tous les niveaux s’impose. Le CRB n’est toujours pas sur la bonne voie.