Après la déroute électorale de son candidat et la contestation des chiffres de l’ANIE : Le MSP et sa direction s’attendent à des jours difficiles

11/09/2024 mis à jour: 00:24
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Abdelaali Hassani Cherif, président du MSP - Photo : D. R.

Le président du MSP fait porter la responsabilité de son échec à «ceux qui ont trituré les résultats de ce scrutin».

Le candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani Cherif, et sa direction devront revenir à la réalité dans les tout prochains jours. La déroute électorale subie, en dépit de la contestation des chiffres de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), aura, sans doute, un coût à payer. Ils devront rendre des comptes, surtout à leurs militants et cadres qui auront à les interpeller sur le bilan de la participation au scrutin présidentiel du 7 septembre courant.

Abdelaali Hassani Cherif, déjà critiqué par d’anciens dirigeants de son parti, plus particulièrement par Abderrazak Makri, en est, visiblement conscient. Et il anticipe, dans l’espoir d’éviter au MSP et à sa direction actuelle une nouvelle crise interne. Tout en rejetant les résultats préliminaires de l’élection et en défendant le bilan de sa campagne électorale, Hassani Cherif se dit prêt à faire le bilan, mais à l’intérieur des instances du MSP. «J’ai un message à tous les militants.

J’assume mes responsabilités dans l’évaluation des résultats de cette participation. Cette dernière se fera à l’intérieur des instances du mouvement et non pas sur les pages Facebook. Nous avons des instances depuis toujours et je crois en elles en tant qu'homme politique», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse, animée lundi dernier à Alger.

Le candidat malheureux à la dernière présidentielle ajoute qu’il «assumerait l’entière responsabilité» de cette participation, soutenant, dans la foulée, avoir «fait son devoir envers la patrie». «J’appelle, à cet effet, nos frères et tous les militants à rester soudés autour de la direction du mouvement.

Notre mouvement a été ciblé par des tentatives d’émiettement, mais il est resté debout. Nous nous portons bien», a-t-il insisté. Le président du MSP fait porter, ce faisant, la responsabilité de son échec à «ceux qui ont trituré les résultats de ce scrutin». «L’environnement du pouvoir nécessite une réforme globale.

Et nous l’avons souligné dans notre programme électoral. Cette réforme doit commencer à partir de ce rendez-vous. Nous, nous resterons un parti qui a ses positions politiques et nous assumons nos responsabilités», avait-il lancé.

Poursuivant, il laisse entendre qu’il n’est pas près d’intégrer le nouveau gouvernement. «Nous sommes un parti d’opposition et nous continuons à lutter jusqu’à l’instauration d’une véritable démocratie qui nous permettra d’intégrer les institutions de l’Etat et de faire partie du système de gouvernance», a-t-il souligné.

Le président du MSP semble avoir senti une grogne qui risque d’augmenter en intensité après la validation des résultats par la Cour constitutionnelle. Il avait déjà engagé un bras de fer avec l’ancien président du parti, Abderrezak Makri qui souhaitait être le candidat du MSP à cette élection.

Ce dernier et ses partisans, dont l’absence était remarquée tout au long de la dernière campagne électorale, reviendront probablement à la charge dans les prochains jours pour faire porter l’entière responsabilité de la débâcle électorale (3,17% des suffrages exprimés) à Abdelaali Hassani Cherif. 

 

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