Après avoir tiré son missile de classe ICBM : Pyongyang met en garde les Etats-Unis

20/12/2023 mis à jour: 05:01
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Photo diffusée par KCNA le 19 décembre 2021 du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (G) et de sa fille qui assistent au tir d'un missile Hwasong-18 de classe ICBM

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a juré d’accélérer le développement nucléaire de son pays et mis en garde Washington contre toute «mauvaise décision» après avoir supervisé le lancement du missile balistique le plus puissant du pays, ont annoncé hier des médias officiels, relayés par l’AFP. 

Pyongyang a procédé lundi à un tir de son missile Hwasong-18 de classe ICBM (intercontinental), le troisième effectué par le pays. Ceci intervient au lendemain de l’arrivée du sous-marin américain USS Missouri au port sud-coréen de Busan, et après une mise en garde samedi de Washington et Séoul que toute attaque nucléaire de Pyongyang entraînerait la fin du régime nord-coréen. De leur côté, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont aussi activé hier un système de partage de données en temps réel sur les tirs de missiles nord-coréens, dans le cadre du renforcement de leur coopération en réponse à la menace nucléaire croissante de Pyongyang.

Kim Jong Un a déclaré que le tir de lundi envoyait un «signal clair aux forces hostiles » et «définissait de nouvelles tâches importantes pour le développement des forces nucléaires stratégiques de la RPDC», selon l’agence de presse nord-coréenne KCNA. «Un test de lancement d’ICBM Hwasongpho-18 a été organisé comme une opération militaire importante pour montrer clairement la volonté écrasante de contre-attaque des forces nucléaires stratégiques de la RPDC et leur force inégalée face aux ennemis», a souligné le texte, en utilisant l’acronyme du nom officiel de la Corée du Nord. Le dirigeant nord-coréen a également «défini de nouvelles tâches importantes pour le développement des forces stratégiques nucléaires de la RPDC», a ajouté KCNA.
 

Une «réponse internationale robuste»

Le missile nord-coréen Hwasong-18 a parcouru un peu plus de 1000 kilomètres de distance horizontale et atteint une altitude maximale d’environ 6000 kilomètres qui a démontré «la capacité de combat de l’unité ICBM», selon KCNA. Un peu plus tard, les ministres des Affaires étrangères du G7 (les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Italie, la France, l’Allemagne, le Canada et le Japon) ont appelé à une «réponse internationale robuste» aux tirs de missile de la Corée du Nord, dans un communiqué. 

«Il faut une réponse internationale robuste, rapide, unie, particulièrement de la part du Conseil de sécurité des Nations unies, aux actions téméraires répétées de la Corée du Nord», ont  souligné les ministres dans un communiqué publié par le gouvernement allemand. L’armée sud-coréenne a estimé lundi que l’ICBM lancé utilisait du combustible solide, ce qui facilite le transport des missiles et permet des mises à feu plus rapides que les versions à combustible liquide. Il s’agit du troisième tir par Pyongyang d’un tel ICBM, après les lancements d’avril et de juillet. Le ministère japonais de la Défense a déclaré que le Hwasong-18 a une portée potentielle de plus de 15 000 km, lui permettant de frapper potentiellement l’ensemble du territoire américain. 

Séoul et Washington ont renforcé leur coopération de défense face à une série record d’essais d’armes effectués par Pyongyang cette année. Le gouvernement conservateur sud-coréen du président Yoon Suk Yeol s’efforce également de renforcer les liens historiquement tendus avec le Japon, qui a occupé la péninsule coréenne pendant la première moitié du XXe siècle. Un porte-parole du ministère nord-coréen de la Défense a critiqué dimanche le projet de Washington et Tokyo de renforcer l’année prochaine leurs exercices militaires conjoints annuels en incluant un exercice d’opération nucléaire, qualifiant cette initiative de «déclaration ouverte sur la confrontation nucléaire». 

En novembre, la Corée du Nord a réussi à mettre en orbite un satellite d’espionnage militaire qui, selon elle, lui fournit déjà des images de sites militaires américains et sud-coréens. L’année dernière, la Corée du Nord a annoncé une nouvelle doctrine rendant «irréversible» son statut de puissance nucléaire, et l’autorisant à mener une frappe atomique préventive en cas de menace existentielle contre son régime. En septembre, son statut d’Etat nucléaire a en outre été inscrit dans sa Constitution, alors que le régime considère la capacité nucléaire comme essentielle à sa survie.

  Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté de nombreuses résolutions appelant la Corée du Nord à mettre fin à ses programmes nucléaires et de missiles balistiques depuis son premier essai nucléaire en 2006. Le lancement de missile de dimanche s’est déroulé le jour de l’anniversaire de la mort de Kim Jong Il, père du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, décédé le 17 décembre 2011. 
 

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