«Je ne devrais pas être ici, je devrais être mort», a affirmé l’ancien président dans un entretien à bord de son avion vers Milwaukee accordé dimanche au New York Post. C’est une «expérience très surréaliste», a-t-il observé à propos de la tentative d’assassinat.
L’ex-président américain Donald Trump est arrivé dimanche à Milwaukee au Wisconsin, un des États-clés dans la course à la Maison-Blanche, dans le nord-est des Etats-Unis pour l’ouverture hier de la convention nationale républicaine au cours de laquelle il sera investi candidat à la présidentielle, rapporte l’AFP.
La ville est gouvernée par un démocrate, et le Wisconsin constitue un des Etats-clés de la présidentielle américaine. Remporté de justesse par Joe Biden en 2020 et perdu par Hillary Clinton en 2016 contre Donald Trump, cet État du Midwest est l’un des sept «swing states» où se joue l’élection présidentielle de novembre prochain.
Cette convention qui s’étend jusqu’à jeudi intervient suite à la tentative d’assassinat samedi de l’ancien président. «Je ne devrais pas être ici, je devrais être mort», a affirmé l’ancien président dans un entretien à bord de son avion vers Milwaukee accordé dimanche au New York Post. C’est une «expérience très surréaliste», a-t-il observé à propos de la tentative d’assassinat.
Cet attentat a choqué une société américaine de plus en plus polarisée. Des militants trumpistes accusent ouvertement les démocrates d’en porter la responsabilité. Il est attendu en ce premier jour de la convention l’annonce de la personne choisie par Donald Trump pour être son futur vice-président, s’il remporte l’élection le 5 novembre.
A moins que D. Trump n’annonce un profil inattendu, trois noms reviennent : celui de l’auteur à succès devenu élu du Congrès, J. D. Vance ; du gouverneur du Dakota du Nord, Doug Burgum, et de l’influent sénateur latino de Floride, Marco Rubio. Le colistier du candidat Trump prononcera un discours demain soir dans la salle principale de la convention, tapissée de rouge.
Les thèmes majeurs de la convention seront le pouvoir d’achat, l’immigration, la criminalité et la sécurité garantie par une Amérique forte. Son mot d’ordre : «Rendre à nouveau à l’Amérique sa grandeur», un slogan en clin d’oeil à celui de Donald Trump en 2016. L’événement culminant interviendra jeudi, quand Donald Trump sera désigné candidat officiel des républicains à l’élection.
«Mesures de sécurité renforcées»
Avec ses plus de 50 mille participants, cette rencontre est ultra sécurisée. Des périmètres entiers du centre-ville sont clôturés par de grandes grilles métalliques et quadrillés par des agents du Secret Service, la police d’élite qui fait l’objet de vives critiques pour ne pas avoir bien protégé Donald Trump lors de son meeting en plein air samedi.
Mais le programme de la convention est maintenu. «En dehors de mesures de sécurité renforcées hors du périmètre, il n’y aura pas un seul changement au planning», a déclaré David Bossie, un proche de Donald Trump qui co-préside la convention. «Il s’agit d’une production de quatre grandes soirées télévisées en prime time dont nous sommes extrêmement fiers, que nous n’allons pas modifier à cause d’un événement tragique», a-t-il ajouté.
De son côté, le président Joe Biden s’est employé à faire retomber la tension suite à la tragédie de samedi. «Il n’y a pas de place pour ce genre de violence en Amérique», a-t-il déclaré, avant d’appeler la nation à «s’unir». L’attentat perpétré contre Donald Trump pourrait être bénéfique sur le plan électoral au républicain. D’autant que J. Biden est actuellement fragilisé par les questions sur son acuité mentale, avec des élus de son propre parti qui l’appellent à se retirer.
En parallèle, le pays est confronté à la prolifération des armes à feu et à la violence. Aux Etats-Unis, il est recensé 393 millions d’armes à feu en circulation, pour 341 millions d’habitants, selon des chiffres publiés par le Small Arms Survey, projet indépendant sur la recension d’armes à feu de l’Université de Genève en 2018. Environ quatre Américains sur dix déclarent vivre dans un foyer où il y a une arme à feu, selon un rapport publié par le centre de recherche Pew Research Center en août 2023.