Apple a vu son bénéfice net progresser de 7,8% pour atteindre 21,45 milliards de dollars au troisième trimestre de son exercice décalé, dépassant les attentes du marché malgré une baisse des ventes d'iPhone sur un an. Entre avril et juin, le chiffre d'affaires du groupe a atteint 85,78 milliards de dollars, surpassant les prévisions des marchés qui tablaient sur des ventes autour de 84,4 milliards de dollars, selon l'agence Bloomberg, grâce notamment à une augmentation des ventes de services.
Sur les neuf premiers mois de son exercice décalé, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 296,1 milliards de dollars, représentant une modeste hausse de 0,8% sur un an. Donnée particulièrement scrutée par les investisseurs américains, le bénéfice par action a atteint 1,40 dollar pour le trimestre, contre 1,26 dollar un an plus tôt, une performance également au-dessus des attentes. Cependant, un point d'inquiétude persiste : le chiffre d'affaires en Chine, un marché stratégique pour Apple, a reculé de 6,5% sur le trimestre. La baisse est toutefois moins marquée que celle observée sur les six premiers mois de l'exercice.
Les échanges électroniques restent modestes
Après la clôture de Wall Street, les échanges électroniques sur le titre du groupe sont restés modestes, autour de l'équilibre, avec une légère hausse de 0,54% à 219,49 dollars à 16H45 (00H45 GMT). Apple bénéficie en particulier de la bonne performance de ses services, qui ont compensé la baisse des ventes d'iPhone sur un an. Les services, incluant la boutique d'applications App Store, les plateformes de streaming musical et vidéo (Apple TV+), ainsi que le stockage de données à distance (cloud), ont généré un chiffre d'affaires de plus de 24 milliards de dollars, soit trois milliards de plus qu'un an plus tôt.
Ce segment représente désormais plus de 28% des revenus de l'entreprise. Apple espère augmenter encore ces revenus à l'avenir, notamment en intégrant l'intelligence artificielle (IA) à ses produits, bien que le groupe avance prudemment sur ce segment comparé aux autres géants du numérique.
En attendant l'iPhone 16
Cette prudence n'est pas pour déplaire aux marchés, alors que les investissements massifs de Microsoft et Google en IA tardent à porter leurs fruits, suscitant des interrogations parmi les analystes sur l'ampleur des sommes engagées. Parti en retard, Apple est désormais perçu comme adoptant une approche plus rassurante, avec une technologie d'IA qui devrait être intégrée à l'iPhone 16, dont la sortie est prévue pour septembre prochain.
« L'approche plus prudente d'Apple sur l'IA pourrait s'avérer stratégique », estime Jacob Bourne, analyste pour Emarketer. « Le lancement retardé d'Apple Intelligence pourrait permettre un démarrage mieux réalisé, coïncidant avec le lancement d'un iPhone SE moins cher ». Ce retard permet également à Apple d'intégrer les évolutions législatives en matière d'IA. Le groupe s'est ainsi engagé le 26 juillet à suivre certaines règles visant à limiter les risques potentiels de l'IA générative.
Pour l'heure, l'iPhone reste le nerf de la guerre pour Apple, malgré des ventes décevantes depuis plusieurs trimestres. « Nous anticipons de nouveaux signes de stabilisation » des ventes, qui pourraient repartir avec l'arrivée de l'iPhone 16 boosté à l'IA, selon les analystes de WeBush. « Nous pensons que les premières livraisons d'iPhone 16 seront proches de 90 millions d'unités », notamment grâce à la reprise en Chine, « qui reste la pierre angulaire pour Apple ».
D'après les données du cabinet Canalys, les ventes d'iPhone dans le monde ont progressé de 6% au deuxième trimestre de 2024, permettant à Apple de conserver sa deuxième place en volume derrière Samsung, bien que le chinois Xiaomi se rapproche rapidement. Parmi les autres produits Apple, les ventes de Mac et iPad ont augmenté sur un an, tandis que les accessoires, montres connectées, casques et autres produits pour la maison ont enregistré une baisse.