Appels à la libération de Zaki Hannache

22/02/2022 mis à jour: 20:54
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Zakaria Hannache, dit Zaki / Photo : D. R.

Plus de 130 organisations et acteurs de la société civile ont réclamé la libération «immédiate» de l’activiste.

Les appels à la libération du défenseur des droits humains Zaki Hannache, placé en garde  à vue après son arrestation, vendredi à Alger, se multiplient tandis que deux avocats lui ont rendu visite. «Nous venons, mon confrère Fethi Chemakhi et moi-même, de rendre visite à Zaki Hannache en garde à vue depuis vendredi. L’enquête se poursuit en attendant sa probable présentation demain (aujourd’hui, ndlr) devant le procureur», a informé, hier, Me Zoubida Assoul via son compte Facebook, ajoutant que le défenseur des droits humains «se porte bien».

L’avocate a réclamé la libération de Zaki Hannache, ainsi que tous les détenus politiques et d’opinion à l’occasion du 3e anniversaire du hirak. De son côté, Mary Lawlor, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits humains, a exhorté, avant-hier, les autorités algériennes à libérer «immédiatement et sans conditions»  Zaki Hannache et Faleh Hammoudi, représentant de la LADDH à Tlemcen, condamné à trois ans de prison ferme et une amende de 100 000 DA. Ce dernier est poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, dont  «gestion d’une association (organisation) non agréée» et «outrage à corps constitué», selon le CNLD. La condamnation de Faleh Hammoudi a été jugée «scandaleuse» par Saïd Salhi, vice-président de la LADDH.

Samedi dernier, plus de 130 organisations et acteurs de la société civile ont réclamé la libération «immédiate» de l’activiste Zaki Hannache. «A quelques jours du troisième anniversaire du hirak, l’arrestation de Zaki Hannache est une énième dérive du système autoritaire au pouvoir», ont dénoncé les signataires d’une pétition publiée sur internet. Parmi les signataires, l’on peut citer les avocats Mustapha Bouchachi, Abdelghani Badi, Noureddine Benissad, Yamina Allili, Nabila Smaïl, l’activiste Fodil Boumala, le sociologue Nacer Djabi, le président du RCD Mohcine Belabbas, l’ancien premier secrétaire du FFS Ahmed Djedaï, les députés démissionnaires Ramdane Tazibt (PT) et Khaled Tazaghart.

Du côté des ONG locales, l’on peut citer la LADDH, SOS Disparus, et le Réseau algérien contre la répression et pour la libération des détenus d’opinion. «Zaki Hannache est un modèle d’engagement pacifique au sein du hirak populaire. Depuis plus de deux ans, il fait un travail exceptionnel de veille sur la situation des détenus d’opinion, les violations des droits humains et la répression des militants et citoyens engagés au sein du hirak. Zaki n’est pas seulement engagé à vérifier et à relayer les informations, il est un soutien moral pour plusieurs familles de détenus», ont souligné les rédacteurs de la pétition.

«En arrêtant ce jeune militant qui a fait ses classes au sein du mouvement populaire, le système au pouvoir veut occulter la question des détenus d’opinion et affaiblir le travail de veille effectué par les défenseurs des droits humains. A ce jour, plus de 300 personnes sont arbitrairement détenues», ont-ils dénoncé.

Ces derniers ont aussi fustigé un «climat de terreur qui pèse sur les militants et les citoyens investis dans le hirak, dont les droits et les libertés les plus fondamentaux sont menacés», alors que «plusieurs d’entre eux sont emprisonnés ou subissent des pressions policières et judiciaires lourdes». Dans leur pétition, ils ont rappelé que «l’Algérie garantit ces droits et libertés dans la Constitution et a ratifié des conventions internationales qui les protègent et adhère  à la Déclaration internationale de la protection des défenseurs des droits humains».

Tout en affichant leur «soutien indéfectible à Zaki Hannache, aux détenus d’opinion et à tous ceux qui subissent les affres de la répression», les rédacteurs de la pétition ont condamné «la dérive répressive» et appelé «à y mettre fin dans les plus brefs délais». Enfin, ils réclament «la libération immédiate et la réhabilitation pleine et entière des détenus d’opinion».

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