La majorité des élus réclament la démission du président de l’APC.
Le président de l’Assemblée populaire communale (P/APC) de la commune de Sidi M’hamed, Lotfi Sellami est, depuis quelques jours, dans la tourmente. Dix-huit membres de l’Assemblée sur 23, représentant le FLN, le RND, le MSP et le Front El Moustakbel réclament sa démission.
Tout a commencé, selon des sources proches de l’Assemblée, à la fin du mois d’avril dernier. Les élus contestataires avaient refusé de prendre part au conseil communal convoqué par le maire en guise de contestation «de sa gestion unilatérale» des affaires de la commune. «Seuls trois élus avaient pris part à cette réunion. Mais le P/APC avait récidivé en convoquant une autre réunion pour le 4 mai dernier.
Les élus protestataires ont participé et ont exigé l’introduction dans l’ordre du jour d’un nouveau point. Face à leur insistance, le P/APC a cédé et décidé de laisser la session de ce conseil ouverte. C’est ainsi que, le 9 mai dernier, les travaux ont repris et les élus ont lu un communiqué appelant Lotfi Sellami à démissionner pour protéger les intérêts des citoyens de la commune», a expliqué notre source, précisant que les travaux du conseil communal étaient publics.
Les adversaires du maire, selon leur document dont nous détenons une copie, lui reprochant «un manquement à ses engagements concernant la concertation et le dialogue dans le cadre des lois régissant la commune» et «l’ignorance des propositions des élus sur la mise en place d’un programme consensuel de développement de la commune conformément à l’article 107 du code communal». Il lui est reproché aussi «la non-application des instructions du wali d’Alger du 18 janvier 2022 axées sur la répartition des tâches au sein de l’Assemblée».
Selon eux, Lotfi Sellami «gère la commune comme une entreprise privée, dont il est le PDG». «Le maire a également transféré à son cabinet le bureau des marchés publics, compliquant ainsi la tâche des opérateurs. Il a également alimenté les conflits entre les travailleurs et le secrétaire général de la commune, comme il a instruit les directeurs et responsables des services de ne plus travailler avec les élus», lit-on dans ce document qui énumère 21 reproches faits au P/APC.
Selon des sources qui ont brandi un jugement définitif, Lotfi Sellami a été également «condamné par la justice en 2016 pour une affaire grave», ce qui suscite des interrogations sur l’acceptation de sa candidature aux dernières élections locales par l’Autorité des élections (ANIE).
Au courant de ce conflit qui risque de conduire à un blocage de l’APC de Sidi M’hamed, le wali d’Alger, selon nos sources, a envoyé, il y a quelques jours, une inspection pour examiner la situation, dont on ne connaît pas encore les conclusions. Nous avons tenté durant toute la journée d’hier de joindre Lotfi Sellami pour avoir sa version des faits, en vain. Son téléphone sonnait dans le vide.