APC de la Casbah : Les élus réclament le départ du maire

16/04/2023 mis à jour: 00:52
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( photo : h. lyès)

Des élus de l’APC de la Casbah demandent le départ du maire qui a écopé, au cours de son mandat, d’une année de prison ferme assortie d’une amende de 100 000 DA. Le jugement a été rendu le 16 mars 2022 par le tribunal de Rouiba et confirmé ultérieurement par la cour d’appel d’Alger. «Nous demandons l’application de la loi, c’est tout», soutient Abderrahmane Bouchène, élu de l’assemblée. Les élus frondeurs s’appuient dans leur requête sur l’article 43 du code communal. 

Ce dernier stipule clairement que «l’élu faisant l’objet de poursuites judiciaires pour crime ou délit en rapport avec les deniers publics ou pour atteinte à l’honneur ou ayant fait l’objet de mesures judiciaires ne lui permettant pas de poursuivre valablement l’exercice de son mandat électif, est suspendu par arrêté du wali, jusqu’à l’intervention de la décision définitive de la juridiction compétente. En cas de jugement définitif l’innocentant, l’élu reprend automatiquement et immédiatement l’exercice de son activité électorale». 

M. Bouchène affirme : «Le maire a été accusé d’homicide involontaire. Il a, lors de l’exercice de ses fonctions, refusé de reloger des familles, qui occupaient pourtant un immeuble classé par le CTC dans la catégorie rouge, c’est-à-dire : immeuble à démolir. Il a préféré reloger d’autres familles dont les immeubles ont été classés dans la catégorie orange.» «Ce deux poids deux mesures a été suivi, malheureusement, de l’effondrement de la bâtisse menaçant ruine. Il s’en ait suivi le décès de 5 membres d’une même famille», déplore notre interlocuteur. «Les membres rescapés de ces familles et leurs parents ont intenté un procès au maire qu’ils ont d’ailleurs gagné. Sauf que le P/APC continue d’exercer ses fonctions en toute illégalité. Est-il au dessus des lois ?» s’interroge-t-il. 

La mauvaise gestion du dossier de relogement des familles qui occupent des immeubles vétustes a eu des conséquences désastreuses. Des membres d’une famille, dont un enfant en bas âge, ont trouvé la mort dans des circonstances atroces. «Le maire s’est montré indifférent à ces souffrances, alors qu’il est le responsable direct de ce drame. Il aurait dû reloger ces familles en priorité. Il a préféré, on ne sait par quelle sorte de motivation, reloger des familles qui n’étaient pas prioritaires», s’insurge M. Bouchène. Et de poursuivre : «La non-application des textes de loi dans ce cas de figure donne lieu impérativement à des interprétations qui peuvent nous emmener jusqu’à prétendre des connivences entre l’élu et l’administration de tutelle.» En attendant que le conflit qui oppose les élus de l’APC de la Casbah au maire soit désamorcé, ce sont les affaires de la commune et les préoccupations des administrés qui sont directement impactées. 

Cette situation se traduit par un ralentissement flagrant du développement de la commune sur tous les plans. Au lieu de consacrer leur temps à régler les problèmes des citoyens de la commune, les élus de l’APC sont entrés dans une sorte de spirale interminable, même si sur le fond, la balance penche du côté des élus frondeurs. 
 

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