APC de Annaba : Des éboueurs et des agents de la voirie en grève générale

11/06/2023 mis à jour: 04:19
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Tentatives de suicide de deux membres du comité des œuvres sociales de l’APC de Annaba, suivies d’une grève générale des travailleurs et banderoles appelant le président de la République, Abdelamdjid Tebboune, à leur venir en aide. 

Les événements qui secouent, depuis mercredi, la commune de Annaba ont été suscités par le rejet du maire, Youcef Chouchène, d’une convention portant sur l’achat, par facilité, de quelque 4000 moutons de l’Aïd El Adha au profit des travailleurs démunis. «Ils sont 4000 employés de la commune de Annaba, en majorité des démunis, notamment les femmes de ménage percevant parfois moins de 14 000 DA/mois, à être privés de cette occasion», a déclaré à El Watan Bordji Mohcen, le président de la commission des œuvres sociales de l’APC de Annaba. Le fournisseur, Agro Lazhar, a accordé, selon les grévistes, observant un sit-in devant le portail principal de la commune, une facilité de paiement de cinq mois, dont la première échéance est offerte. 

Ce qui a fait grincer les dents des travailleurs, brandissant des banderoles sur lesquelles est écrit : «Non à la hogra, nous exigeons l’intervention du président de la République», «Les travailleurs de l’APC de Annaba sont en grève générale jusqu’au départ du maire». L’un de leurs représentants nous a déclaré : «Au lieu de bloquer la joie de l’Aïd des pauvres éboueurs, les femmes de ménage, le personnel de la voirie et les autres, qu’il s’occupe des insuffisances de sa commune.

 A Annaba, on vit avec les moustiques à longueur d’année, les routes de la majorité des cités sont éventrées, pas de désherbage des voies publiques et les déchets sont partout, tout autant que les vaches qui les broutent. A Annaba, seul l’éclairage au LED est partout. Maintenant nous ne voulons plus de moutons mais exigeons le départ du maire.»  

Coincé entre la colère des travailleurs et l’impatience de sa tutelle, le président de l’APC de Annaba, d’obédience MSP, s’est fendu, jeudi, d’un communiqué apaisant où il a déclaré : «J’ai libéré la somme de plus de quatre milliards de centimes (40,08 millions de dinars), qui sera sur le compte des œuvres sociales dimanche (aujourd’hui, ndlr) accompagnée de la prime de rendement du 2e trimestre de l’année 2023.» Pour justifier le refus de la convention, le maire a expliqué dans le même document que «cette opération devait être soumise à la concurrence, tel que prévu dans le code des marchés». 

Ce que rejette le président de la commission des œuvres sociales. «Nous sommes un comité des œuvres sociales pas une entreprise publique. Jusqu’à preuve du contraire, le comité des œuvres sociales n’est pas soumis au code des marchés, d’autant plus que l’opération est caractérisée par la facilité de paiement. Pis encore, nous sommes à la veille de l’Aïd et le temps nous presse». Entre-temps, les éboueurs, les femmes de ménage, le personnel de la voirie et les autres, rencontrés hier, ne décolèrent pas. 

D’une seule voix, ils exigent le départ du maire qui, malheureusement, n’en est pas à sa première. En effet, l’Ordre des architectes s’érige aussi contre les décisions de ce maire. En effet, il a adressé le 5 juin au P/APW de Annaba une requête dénonçant «l’abus du maire de Annaba quant à la délivrance des permis de construire, de démolir, certificat d’urbanisme, etc.» 

Selon le document, «le P/APC de Annaba a adressé aux architectes une note expliquant, illégalement, que l’étude des dossiers de permis de construire n’obéit désormais plus au plan d’occupation du sol approuvé (POS). Ce qui a bloqué plusieurs projets et autant de postes d’emploi». Affaire à suivre. 

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