Angola : Echange dette-nature pour réduire les niveaux d’endettement

24/08/2024 mis à jour: 07:26
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Photo : D. R.

L’Angola étudie une proposition d’échange dette-nature qui lui a été faite par l’organisation environnementale américaine The Nature Conservancy pour alléger ses niveaux d’endettement, a rapporté Bloomberg mardi 20 août 2024, citant des sources officielles.

«Inspiré d’une initiative similaire au Gabon, un échange dette-nature est à l’étude, mais il n’a pas encore été formellement accepté par le gouvernement angolais», a déclaré un porte-parole du ministère de l’Environnement.

L’échange dette-nature, dont le montant n’a pas été dévoilé, pourrait être lancé par Luanda en contrepartie d’un engagement à protéger la région de Cuando-Cubango, une province dotée d’une biodiversité unique.

Ses multiples rivières alimentent le fleuve de l’Okavango, le troisième cours d’eau d’Afrique australe en longueur, et elle abrite de nombreuses espèces animales sauvages, comme les antilopes rouannes, les sitatungas, les léopards, les guépards et les reduncas.

L'échange dette-nature est l’une des techniques d’allégement de la dette des pays en développement aux côtés de l’allongement des délais de paiement, la diminution des taux d’intérêt, l’octroi de nouveaux crédits à des taux bas et l’annulation de créances.

Cette technique, dont la paternité revient à Thomas Lovejoy, un biologiste de renom spécialisé en conservation, qui a dirigé la section américaine du Fonds mondial pour la nature (WWF), consiste à échanger une partie de la dette extérieure contre des investissements locaux dans des mesures de protection de l’environnement.

Dans leur forme la plus simple, explique le site spécialisé Ecofin, qui rapporte l’information, les échanges dette-nature remplacent des obligations ou des prêts coûteux par un financement moins cher, généralement avec l’aide d’une garantie de crédit ou d’une assurance-risque d’une banque multilatérale de développement. Les économies ainsi réalisées sont destinées à financer la conservation de la nature.

La Bolivie a été le premier Etat à bénéficier d’un tel échange en 1987, avec l’appui de l’ONG Conservation International.

Les échanges dette-nature ont également permis au Belize, aux Seychelles, à l’Equateur et plus récemment au Gabon de bénéficier de réductions de leurs dettes extérieures et d’investir des centaines de millions de dollars dans la protection des écosystèmes naturels menacés.

Selon les données de l’agence de notation S&P Global, la dette extérieure de l’Angola représente environ 70% de son produit intérieur brut, ce qui en fait l’un des pays les plus endettés d’Afrique subsaharienne.

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