Alors que le premier ministre s'apprête à mener une guerre au Sud-Liban : Tel-Aviv frappé par un missile balistique Houthi

16/09/2024 mis à jour: 03:11
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Photo : D. R.

Les Israéliens de Tel-Aviv ont été réveillés, hier matin, par une forte explosion d’un missile tiré par les Houthis, depuis le Yémen, faisant de nombreux blessés et causant d’importants dégâts matériels. Le tir a été précédé par des sirènes d’alerte dans tout le centre du pays, forçant les habitants  à affluer vers les abris.

Après une veillée populaire qui a drainé des centaines de milliers de personnes qui ont marché à Tel-Aviv et dans de nombreuses villes du pays,  réclamant un accord avec la résistance palestinienne pour la libération des otages et la fin de la guerre, les habitants de la capitale ont été réveillés, tôt dans la matinée d’hier par des sirènes d’alarme,  qui les ont poussés subitement à sortir de chez eux et courir pour rejoindre les abris. Quelques minutes seulement après, une très forte explosion a secoué le centre de Tel-Aviv et ses environs.

Un missile balistique  sol-sol venait de tomber non loin des zones d’habitation. Tiré par les Houthis, depuis le Yémen, il a traversé 2040 kilomètres en 11 minutes, selon la déclaration du chef des Houthis, en survolant plusieurs bâtiments de guerre américains, français et britanniques,  pour ne citer que ceux-là, pour atteindre Tel-Aviv, vers 6h32, sans qu’il ne soit neutralisé par le dôme de sécurité israélien. La panique de la population a été indescriptible.

Au moins «une vingtaine de blessés», ont affirmé des médias israéliens, ont été enregistrés, tandis qu’un immense incendie ravageait une usine à proximité d’une gare ferroviaire, à environ 25 km à l’est de Tel-Aviv, qui a enregistré des dégâts matériels.

Dans son communiqué, l’armée sioniste a affirmé qu’elle a fait plusieurs tentatives d’interception du missile et que ce dernier s’est désintégré dans les airs au dessus d'Israël. Une version qui diffère de celle  avancée par le porte-parole militaire houthi, Yahia Saree, dans sa déclarations de revendication de l’attaque, où il a indiqué que le missile hypersonique a mis 11 minutes, après son lancement vers 6h21, pour atteindre son objectif à Tel-Aviv, vers 6h32.

Dans un court discours télévisé, Yahia Saree  a déclaré que «le missile a atteint son objectif militaire dans la région de Tel-Aviv, échappé aux systèmes de défense aérienne américains et israéliens et forcé plus de deux millions de Sionistes à fuir vers des abris pour la première fois dans l’histoire de l’ennemi». Pendant que le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, promet aux Houthis un prix élevé pour ces attaques, dans les Territoires occupés du Nord, les sirènes n’ont pas cessé de retentir depuis le lever du jour.

Au moins une quarantaine de missiles ont été tirés par le Hezbollah du Sud-Liban, blessant au moins une dizaine de colons. Dans ses communiqués, le Hezbollah a affirmé avoir détruit des centres d’espionnages de Rouissat, zone située à Talla, dans  la région de Kafarchouba, en territoire occupé, en réponse aux nombreuses frappes israéliennes, alors que l’armée israélienne s’apprête à lancer une offensive militaire au Sud-Liban.

«Guerre ouverte»

Hier matin des tracts ont été largués par l’aviation sioniste, sur la zone d'Al Wazzani, au sud du Liban, exigeant à «tous les résidents et personnes déplacées dans la zone des camps de réfugiés (…) de quitter  immédiatement vos maisons et vous diriger vers le nord et ne revenez dans cette zone qu’à la fin de la guerre et quiconque se trouvera dans cette zone sera considéré comme un élément terroriste et son sang sera versé».

La radio militaire israélienne a déclaré que le lancement de tracts sur Al Wazzani était «une initiative de l'un des bataillons de l'armée à la frontière libanaise, et que les dirigeants de l'armée israélienne et l'échelon politique n'approuvaient pas le lancement de tracts».

Selon les médias israéliens, Netanyahu s’apprête à lancer la guerre contre le  Sud-Liban, contre l’avis de son ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui, selon les mêmes sources, craint qu’elle le poussera «à retirer» ses troupes de Ghaza.

Lors de la réunion du cabinet, Netanyahu a également déclaré, selon la presse locale,  que «la situation actuelle dans les territoires du nord occupés ne perdurera pas» et qu’il était «déterminé à faire tout son possible pour renvoyer les évacués du Nord dans leurs foyers».

De nombreux médias israéliens ont fait état de discussions houleuses entre lui et son ministre de la Défense,  Yoav Gallant, à cause de la guerre contre le Liban, au point où la réunion du cabinet de sécurité consacrée à la question et prévue aujourd’hui a été annulée.

Mais, le  Hezbollah,  par la voix de son n°2, a averti que «si Israël déclenche une guerre, nous y ferons face et les pertes seront lourdes des deux côtés (…) S’ils pensent qu’une telle guerre permettrait aux 100 000 personnes déplacées de rentrer chez elles… nous leur lançons cet avertissement : préparez-vous à faire face à des centaines de milliers de personnes déplacées supplémentaires». Une mise en garde qui ne semble pas freiner Netanyahu.

De nombreux médias israéliens, citant des informations fuitées,  ont affirmé, samedi dernier, qu'Israël «fait pression sur ses alliés, notamment Washington,  pour légitimer sa guerre contre le Liban, avant d’aller vers un accord de cessez-le feu». La chaîne publique israélienne Kan a affirmé hier que «Washington cherche à retarder une guerre ouverte au moins jusqu’à après les élections américaines du 5 novembre.

Il ajoute que l’envoyé au Moyen-Orient, Amos Hochstein, présentera bientôt les progrès réalisés avec le Liban dans ses efforts pour éviter une guerre». Citant des sources israéliennes et étrangères, elle a souligné cependant que  «ces efforts ne sont pas suffisants pour résoudre les tensions actuelles et les escarmouches quotidiennes».

De leur côté, les Houthis affirment dans une déclaration qu’ils sont prêts à répondre à toutes les attaques et que les auteurs payeront eux aussi le prix, promettant «d’autres étapes dans nos opérations d’appui à la résistance palestinienne», avec laquelle ont-ils précisé «nous coordonnons nos actions pour qu’elles soient plus précises», alors que le Hezbollah libanais poursuivait, durant toute la journée, ses tirs de missiles vers le Golan occupé en affirmant avoir «atteint des cibles techniques de l’ennemi».

Visiblement, le Premier ministre israélien veut à tout prix ouvrir un autre front qui risque d'entraîner toute la région dans un conflit armé sans fin, en ce 345e jour de la guerre génocidaire qu’il mène à Ghaza, en commettant de graves violations du droit humanitaire et du droit international.

Déclaré comme force occupante par la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’Onu, Israël a été sommé d’évacuer les territoires palestiniens, alors qu’une réunion de l’Assemblée générale de l’Onu, prévue cette semaine, devra statuer sur l’exécution de la décision.

La presse israélienne a annoncé, hier, que Netanyahu sera à New York le 24 du mois en cours, pour prendre part au premier jour du débat général de l’Assemblée générale des Nations unies, une organisation planétaire qu’il a violemment critiquée et a accusé son secrétaire général et ses experts d’antisémitisme et de soutien au terrorisme, pour avoir dénoncé les crimes et les horreurs commis par ses forces armées à Ghaza.

L’UNRWA exige une enquête sur le ciblage de ses employés à Ghaza

Le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a appelé hier à l’ouverture d’une enquête indépendante sur la mort d’environ 220 employés de l’agence onusienne dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression sioniste contre l’enclave palestinienne, le 7 octobre 2023.

M. Lazzarini a déclaré : «Il y a une tentative délibérée d’éliminer et de démanteler l’agence (UNRWA), et la raison de cela n’a rien à voir avec des questions de neutralité, mais il y a un objectif politique derrière cela.»

Le patron de l’UNRWA a ainsi a appelé à «une enquête indépendante» sur le «meurtre» d’environ 220 employés de l’agence dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre dernier. Et de déplorer dans ce contexte : «Il existe une volonté de priver les Palestiniens de leur statut de réfugié et, au-delà de cela, de saper les futures aspirations palestiniennes à l’autodétermination», ajoutant : «Pour cette raison, l’UNRWA est devenue une cible.»

L’UNRWA a été créée en 1949 pour s’occuper des affaires des réfugiés, lorsque la question des réfugiés palestiniens est apparue, dont la plupart ont été déplacés vers la Cisjordanie et la bande de Ghaza, ainsi que vers les pays voisins en Jordanie, au Liban et en Syrie,   suite à l’occupation sioniste des territoires palestiniens en 1948 et le déplacement des Palestiniens de leurs terres.

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