Le parti social-démocrate SPD d’Olaf Scholz, nettement devancé par les conservateurs de la CDU en Rhénanie du Nord-Westphalie, a essuyé hier une lourde défaite dans cette région la plus peuplée d’Allemagne qui élisait son Parlement, rapporte l’AFP.
La formation du chancelier, critiqué pour sa discrétion dans la crise ukrainienne, ne recueillerait qu’environ 28% des voix, contre 35% pour les chrétiens-démocrates, à la tête depuis 2017 de cette région, selon des estimations pour les chaînes publiques ARD et ZDF. Il s’agit du plus mauvais résultat du SPD dans cette région, qui a longtemps fait figure de bastion social-démocrate.
A Cologne, Bonn, Düsseldorf ou encore Essen et Dortmund, quelque 13 millions d’électeurs ont jusqu’à 16h00 GMT pour élire le Parlement de ce land, le plus peuplé du pays et poids lourd industriel. Cette élection est d’ailleurs surnommée en Allemagne la «petite élection» générale, riche en enseignements politiques.
La CDU, menée par l’actuel ministre-président Hendrik Wüst, paraît donc la mieux placée pour garder le contrôle d’une région conquise en 2017 par Armin Laschet, candidat malheureux à la succession d’Angela Merkel en septembre 2021. Le SPD, défait il y a tout juste une semaine dans un autre land, en Schleswig-Holstein (nord), peut encore espérer s’allier, comme au niveau fédéral, avec les Verts, crédités de 18% et en très forte progression.
Les écologistes, portés par la popularité de leurs ministres au gouvernement, apparaissent comme les faiseurs de roi de cette élection. La CDU ne pourra en effet reconduire son alliance régionale avec les libéraux du FDP, en chute de 7 points en cinq ans, à 5,5%.
Le secrétaire général du SPD, Kevin Kühnert, s’est prononcé en faveur de discussions avec les Verts pour tenter de bâtir une coalition, à l’image de celle aux commandes de l’Allemagne. Mais vu l’ampleur de la défaite du SPD, il semble peu probable qu’il soit en mesure de prétendre diriger la région. Le SPD est «le grand perdant des élections», a réagi le conservateur Jens Spahn, ancien ministre de la Santé dans le gouvernement d’Angela Merkel.
En parallèle, le parti d’extrême droite AfD, qui ne recueillerait lui aussi que 5,5%, confirme ses difficultés à l’ouest du pays et fait de plus en plus figure de formation d’ex-RDA. Cette élection marque un nouvel échec pour Olaf Scholz, dont le parti a perdu il y a une semaine dans un autre scrutin et dont la popularité pâtit de sa supposée discrétion dans le conflit ukrainien et de ses réticences à livrer des armes lourdes à Kiev.