Le 20 décembre, le milliardaire avait suscité un malaise en publiant un tweet dans lequel il avait écrit que «seule l’AfD» pouvait «sauver l’Allemagne». Le pays se trouve en pleine campagne pour les élections anticipées de février.
Une tribune d'Elon Musk, publiée samedi par Welt am Sonntag, l'édition dominicale de Die Welt, où le milliardaire américain réaffirme et justifie son soutien au parti d'extrême droite allemand AfD, a entraîné la démission d'une rédactrice en chef du journal conservateur. Eva Marie Kogel, responsable des contenus éditoriaux, a annoncé sur X, plateforme détenue par Elon Musk : « Aujourd'hui, un texte d'Elon Musk est paru dans le Welt am Sonntag. Hier, j'ai présenté ma démission après impression. »
Dans cette tribune, Elon Musk affirme que « l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) est la dernière lueur d'espoir pour ce pays », qu'il considère « au bord de l'effondrement économique et culturel ». Proche de Donald Trump, il loue la « politique d'immigration contrôlée » du parti, ses objectifs économiques visant à « réduire les impôts » et « déréglementer le marché ». Il conteste la classification de l'AfD à l'extrême droite, affirmant qu'elle est « clairement fausse » et évoque la cheffe de file du parti, Alice Weidel, qui « a une partenaire de même sexe originaire du Sri Lanka ».
Cependant, le contenu de cette tribune est contredit par Jan Philipp Burgard, le nouveau rédacteur en chef de Die Welt, qui estime que « même un génie peut se tromper ». Selon lui, l'AfD représente « un danger pour nos valeurs et notre économie ». Il rappelle également que Björn Höcke, un autre dirigeant du parti, a été condamné à plusieurs reprises pour l'utilisation d'un slogan nazi interdit.
Cette publication fait suite à un tweet posté par Elon Musk le 20 décembre, où il écrivait que « seule l'AfD » pouvait « sauver l'Allemagne ». Ce message avait déjà suscité un malaise dans un pays en pleine campagne pour les élections anticipées de février, où l'AfD est créditée de 19 % des intentions de vote. La tribune pro-AfD d'Elon Musk a également provoqué des réactions indignées, notamment de la part d'Andreas Audretsch, directeur de campagne des Verts, qui a dénoncé les tentatives de certains acteurs, tels que Musk, de saper les démocraties européennes.
L'Association des journalistes allemands (DJV) a protesté contre cette « publicité électorale » accordée par Die Welt. Selon son dirigeant, Mika Beuster, « les médias allemands ne doivent pas se laisser manipuler comme porte-voix des autocrates et de leurs amis ». Die Welt appartient au groupe de presse Axel Springer, l'un des plus influents d'Allemagne, qui publie également le tabloïd Bild, le plus lu du pays.