L’armée allemande a reçu hier, face à la menace russe, son premier système de défense antiaérienne de type Iris-T SLM, dont Berlin a déjà livré quatre exemplaires à l’Ukraine depuis octobre 2022, rapporte l’AFP. Vladimir «Poutine a déployé des missiles jusqu’à Kaliningrad, à 530 kilomètres de Berlin à vol d’oiseau.
Ne pas réagir de manière appropriée serait une négligence (...) L’inaction mettrait la paix en danger chez nous aussi», a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz, lors d’une cérémonie sur la base militaire de la Bundeswehr à Todendorf, dans le nord du pays.
Fabriqués par la société allemande Diehl, les systèmes Iris-T SLM protègent des drones, avions, hélicoptères et missiles de croisières à une distance de 40 kilomètres et une hauteur de jusqu’à 20 kilomètres. Au total, Berlin a commandé six de ces systèmes. Après la livraison du premier exemplaire mercredi, la Bundeswehr devrait recevoir les cinq autres d’ici à mai 2027. Ils sont une composante du projet allemand de bouclier aérien European Sky Shield (ESSI), présenté par Berlin en août 2022 et «auquel participent 21 pays», a souligné le chancelier allemand.
Outre la défense de courte portée assurée par le système Iris T, l’initiative ESSI s’appuie sur le Patriot américain pour la moyenne portée et américano-israélien Arrow-3 pour la longue portée.
Prônant un système de défense aérienne utilisant des équipements européens, la France ne fait pas partie du projet ESSI. Lors de son discours, O. Scholz a vanté ce projet : «Nous voulons que le plus d’Etats possibles se procurent ce système». «Ce qui naît aussi aujourd’hui est un plan pour la coopération de défense européenne, bien au-delà du domaine de la défense aérienne , a-t-il dit.
Après avoir déjà livré à l’Ukraine quatre systèmes Iris-T SLM et trois Iris-T SLS (modèle apparenté), Berlin a prévu de fournir à Kiev huit du premier modèle et neuf du second. «Nous allons livrer deux de chaque cette année et le reste à partir de 2025 », a déclaré O. Scholz.
Face à la menace russe, Berlin a également convenu mi-juillet avec Washington de déployer ponctuellement des missiles américains en Allemagne à partir de 2026. Une décision que O. Scholz a de nouveau défendu hier malgré les critiques en Allemagne venant surtout de l’extrême droite et de l’extrême gauche : «Il s’agit d’assurer la paix ici et d’empêcher la guerre !»