Plus de 40% de l’eau produite à travers la wilaya n’est pas facturée à cause des pertes et des branchements anarchiques et illicites, qui causent d’énormes préjudices à l’ADE.
La rénovation des réseaux de distributions d’eau potable est devenue plus qu’une nécessité dans plusieurs localités de la wilaya de Boumerdès. Un responsable de l’Algérienne des eaux a affirmé récemment que plus de 90% des conduites d’alimentation sont vétustes, d’où la multiplication des fuites et le gaspillage de cette source vitale.
«Nous enregistrons une moyenne de 30 fuites par jour et ce problème cause un énorme préjudice à notre entreprise», a-t-il indiqué, soulignant que plus de 40% de l’eau produite à travers la wilaya n’est pas facturée à cause des pertes et des piquages illicites. «Nous dénombrons des centaines de branchements anarchiques par an. Parmi les contrevenants, on trouve même des commerçants et des exploitants terriens », a-t-il expliqué, ajoutant que la sanction est décidée selon la gravité de l’infraction et après l’évaluation de la quantité d’eau consommée.
S’agissant des fuites, le phénomène se pose surtout dans les grandes villes, à l’instar de Boudouaou, Khemis El Khechna, Ouled Moussa, Bordj Menaiel, etc. Confrontés au problème du manque de moyens et de pièces hydrauliques, les employés de l’ADE mettent parfois plusieurs jours pour réparer les dégâts.
C’est le cas récemment à Naciria où des milliers de mètres cubes d’eau sont partis dans la nature à la cité 200 Logements en raison des casses répétitives sur les conduites d’AEP. «Nous n’avons pas beaucoup d’engins, notamment les rétro-chargeurs et les mini-excavateurs. Nous avons moins d’une quinzaine d’engins de travaux publics, qui sont sollicités à travers les 32 communes de la wilaya.
Cela réduit de l’efficacité de nos équipes sur le terrain, car le manque de moyens les empêche d’intervenir dans plusieurs sites en même temps», explique un ingénieur de l’ADE. Et d’ajouter : «Quand on demande plus de moyens on nous dit que l’entreprise n’a pas d’argent alors qu’elle a plus de 150 milliards de centimes de créances».
Outre la vétusté des réseaux et l’urbanisation anarchique, les fuites sont parfois provoquées lors de l’exécution de divers chantiers ou le non-respect des normes de réalisation. Cela a été constaté à la cité 11 Décembre de Boumerdès où plusieurs fuites ont été signalées quelques jours après la réfection des trottoirs et des réseaux d’AEP. Pour réduire le nombre de fuites, la direction générale de l’ADE a annoncé l’affectation d’une enveloppe de 100 milliards de centimes pour la mise à niveau du système de distribution à travers toute la ville de Boumerdès. Cependant, le projet n’a pas dépassé le stade des études.