Les maladies qui frappent les cheptels, qu’il s’agisse d’ovins, de bovins ou de volailles, continuent de provoquer des ravages considérables dans les élevages. a Bouira, une épidémie de salmonellose a récemment décimé un complexe de poules pondeuses parmi les plus importants de la région, entraînant des pertes économiques colossales.
Cette maladie bactérienne, connue pour sa vitesse de propagation et ses conséquences dévastatrices, a décimé des milliers de sujets en seulement quelques jours, a-t-on déploré à la direction des services agricoles (DSA). L’impact économique est lourd.
Les pertes directes, estimées à plusieurs millions de dinars, concernent non seulement les éleveurs, mais aussi les acteurs de la filière, notamment les transporteurs, les fournisseurs d’aliments et les commerçants. Cette crise a également suscité l’inquiétude des consommateurs, alors que le prix des œufs sur les marchés locaux commence à grimper en raison d’une baisse significative de l’offre.
Selon les premières analyses vétérinaires, l’épidémie a été aggravée par des défaillances dans les protocoles de biosécurité, notamment au niveau de la désinfection des installations et de la gestion des flux entrants, tels que les aliments ou les volailles nouvellement introduites. «Dans des élevages aussi denses, la moindre faille dans la gestion sanitaire peut entraîner une catastrophe», explique un vétérinaire.
Cette situation ne se limite pas aux volailles. Les éleveurs bovins de la région signalent une recrudescence de la dermatose nodulaire contagieuse (DNS), une maladie virale qui provoque des lésions cutanées, des baisses de production laitière et, dans les cas graves, des décès.
Cette maladie, qui se transmet par les insectes piqueurs, menace de s’étendre aux cheptels des régions voisines si des mesures rigoureuses ne sont pas prises rapidement. Face à ces crises multiples, le directeur des services agricoles (DSA) de Bouira, récemment nommé, s’est voulu rassurant.
Contacté par téléphone, le responsable a déclaré que «toutes les mesures nécessaires ont été prises pour contenir l’épidémie et la situation est presque maîtrisée», précisant que des campagnes de vaccination intensives et des contrôles renforcés avaient été lancés. Les experts du secteur appellent à une refonte en profondeur des pratiques d’élevage et des systèmes de contrôle sanitaire.
La salmonellose, tout comme la DNS, pourrait être évitée grâce à une stricte application des normes de biosécurité, incluant la désinfection régulière, une meilleure gestion des flux d’animaux et de marchandises, ainsi que des inspections vétérinaires fréquentes. Ils insistent également sur l’urgence de former les éleveurs aux bonnes pratiques d’élevage et de renforcer leur résilience face aux épidémies.
La filière avicole, essentielle pour l’économie locale, est en souffrance. Le manque de professionnalisme auquel s’ajoutent des défaillances dans l’accompagnement des éleveurs renseignent suffisamment sur la désorganisation de cette importante filière. En l’absence de réformes, le risque de nouvelles épidémies plane toujours sur les élevages de la région.