Aide humanitaire aux zones rebelles syriennes : L’ONU évoque des conditions «inacceptables» de Damas

16/07/2023 mis à jour: 20:15
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L’ONU s’inquiète de «conditions inacceptables» posées par Damas pour utiliser le poste-frontière de Bab Al Hawa afin d’acheminer l’aide humanitaire vitale pour des millions d’habitants des zones rebelles du nord-ouest de la Syrie, a rapporté hier l’AFP citant un document onusien.
 

Les autorités syriennes ont annoncé jeudi autoriser l’ONU à utiliser pour six mois ce point de passage entre la Turquie et la Syrie, mais leur lettre «contient deux conditions inacceptables», estime ce document transmis au Conseil de sécurité vendredi par le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU, qui s’inquiète de l’interdiction imposée de parler à des entités «désignées comme terroristes» et de la «supervision» de ses opérations par d’autres organisations.
 

L’annonce de la Syrie fait suite à l’expiration lundi du mandat du mécanisme de l’ONU permettant depuis 2014 le passage de la frontière des convois des Nations unies vers les zones rebelles sans autorisation de Damas. Le Conseil de sécurité a échoué cette semaine à le prolonger, après que la Russie, allié clé de Damas, ait opposé son veto à une extension de neuf mois. 
 

L’autorisation du gouvernement syrien «peut être une base pour la conduite légale des opérations humanitaires de l’ONU via le poste frontière de Bab Al Hawa», estime l’OCHA. Mais alors qu’avec le mécanisme, l’ONU est à la manœuvre, le régime de Bachar Al Assad, qui juge que le mécanisme constitue une violation de sa souveraineté, a posé des conditions. Parmi les deux conditions jugées «inacceptables» par l’OCHA, «le gouvernement a souligné que les Nations unies ne doivent pas communiquer avec des entités désignées comme terroristes», note le document. 

Or, l’ONU et ses partenaires «doivent continuer à échanger avec les acteurs étatiques et non étatiques pertinents, ce qui est opérationnellement nécessaire pour conduire des opérations humanitaires sûres et sans entraves», estime le Bureau onusien. «Un tel dialogue est indispensable pour obtenir un accès en toute sécurité et au bon moment aux civils dans le besoin.»

 La lettre de Damas demande également une supervision par le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge arabe syrien. Une demande «ni en accord avec l’indépendance des Nations unies ni pratique, étant donné que le CIRC et le CARC ne sont pas présents dans le Nord-Ouest syrien», observe l’OCHA.
Le document de l’ONU note aussi la demande que l’acheminement de l’aide se fasse «en pleine coopération et coordination avec le gouvernement» syrien mérite d’être étudiée et «clarifiée». 

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