Ahcène Lalmas : Un triplé historique en Ethiopie

11/01/2022 mis à jour: 01:50
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Photo : D. R.

Trois journalistes algériens partis couvrir la Coupe d’Afrique des nations, qui se déroule actuellement au Cameroun, ont été victimes d’une agression à l’arme blanche dimanche soir à Douala près de leur hôtel.

La CAN 1968 en Ethiopie a été l’un des grands tournants dans la fabuleuse carrière d’Ahcène Lalmas. Il avait 25 ans. Sa renommée l’avait précédé avant qu’il ne pose pied à la CAN 1968. Le regretté (1943-2018) décédé le 7 juillet 2018 à l’âge de 75 ans, a réalisé l’exploit d’être sacré meilleur joueur du tournoi de la CAN 1968 en compagnie de Luciano (Ethiopie) et Laurent Pokou (Côte d’Ivoire) alors qu’il avait joué deux matchs seulement, contrairement aux deux autres joueurs.

Il lui a suffi d’un match, Algérie-Ouganda (4-0) pour convaincre la commission technique de la CAF et les journalistes présents à Addis Abeba qu’il était de la race des grands joueurs. Il a marqué 3 des 4 buts de la large victoire de l’Algérie lors de sa première apparition à la CAN 1968.

Les recruteurs européens présents en Ethiopie sont tombés sous le charme de ce jeune footballeur algérien au port altier à la technique hors normes, à la vision périphérique, comme l’a souligné France Football à l’époque, à son allure majestueuse sur le terrain, sans oublier son sens du but très aiguisé. Après la CAN 1968 il semblait bien parti pour jouer en Europe.

Les offres du Vieux Continent n’ont jamais manqué. Il n’a jamais quitté l’Algérie parce que ceux qui la dirigeaient à l’époque ne voulaient pas entendre parler de son départ vers un club européen. La CAN en Ethiopie semblait taillée pour lui. Quelque part, il a été décidé de le brimer, le bloquer pour des raisons jamais étalées. Au fond de lui-même, il en a gardé une petite amertume.

Celle de n’avoir pas pu aller au bout de son immense talent. Un de ses amis, décédé il y a quelques années, a lâché un jour: «Les saboteurs de Lalmas finiront par être démasqués un jour. On ne peut pas étouffer l’histoire éternellement. A l’époque, le rêve de Lalmas était de qualifier l’Algérie à la Coupe du monde 1966 en Angleterre. Il avait 23 ans seulement et brûlait d’ambition.

Malheureusement, en ce temps il n’y avait pas encore de place pour l’Afrique en Coupe du monde. Lui, il était un gagneur et aucun challenge sportif ne lui faisait peur. Il a toujours eu une âme de gagneur. Jusqu’au dernier souffle de sa vie, il l’a gardée. Avec lui le football algérien aurait gagné beaucoup». L’histoire retiendra qu’il était un joueur au talent immense.

Aujourd’hui encore les anciens parlent de lui avec beaucoup de respect et d’émotion. Il lui a suffi de deux matchs et une CAN pour inscrire son nom en lettres d’or dans le livre d’histoire du football continental. 

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