L’ANC va obtenir une majorité nette, sans avoir besoin d’alliances ou d’une quelconque coalition lors des élections prévues en 2024, a assuré samedi le président sud-africain Cyril Ramaphosa, en dépit de sondages nettement moins optimistes pour le parti de Nelson Mandela.
«L’ANC va obtenir une majorité absolue. Nous sommes convaincus que nous sortirons victorieux» de ce scrutin, a déclaré le président du Congrès national africain (ANC), qui depuis la fin de l’apartheid est aussi le chef de l’Etat en Afrique du Sud. L’an prochain les Sud-Africains éliront leurs députés. A l’issue du scrutin, c’est le parti majoritaire qui désigne le président.
Interrogé sur le type de partis avec lesquels l’ANC pourrait s’allier pour se maintenir au pouvoir, le président a esquissé un sourire amusé devant la presse. «L’ANC ne travaille pas à former de coalition», a-t-il répondu, à la veille d’un meeting prévu dans un stade de Soweto pour lancer sa campagne.
«La majorité des gens qui ont toujours voté pour l’ANC continuent à percevoir l’ANC comme le seul véhicule pour transformer le pays, le consolider, le rendre meilleur», a expliqué cet homme affable au visage rond, que les Sud-Africains désignent par son prénom. «Beaucoup n’imaginent pas un autre parti faire mieux», a-t-il ajouté, en costume sombre sur un polo vert et jaune, couleurs de son parti.
L’ANC sera soutenu sur le terrain par la plus grande centrale syndicale du pays, la puissante Cosatu, ou encore le parti communiste (SACP), compagnons de route habituels, a-t-il ajouté.
Lors de la précédente campagne en 2019, l’ANC avait érigé en priorité la transformation économique et sociale, le combat contre la corruption, la criminalité, a-t-il rappelé, invitant l’auditoire à comparer où en était le pays par rapport à celui qui a émergé des cendres de l’apartheid il y a trente ans.
«Nous avons aujourd’hui un pays largement différent», a-t-il plaidé mais «l’apartheid continue de jeter son ombre sur tout ce que nous avons cherché à entreprendre». Sous l’apartheid, 36% des Sud-Africains avaient accès à l’électricité, aujourd’hui ce chiffre si situe près des 93%, a-t-il illustré.
«C’est un grand accomplissement mais il reste beaucoup à faire», a reconnu le président. Il comprend les critiques, «y compris acerbes» adressées à l’ANC mais «le renouveau ne se fait pas en un jour», a-t-il insisté.