Affrontements dans l’est de la Syrie : Les forces dominées par les Kurdes annoncent «la fin des opérations militaires»

07/09/2023 mis à jour: 18:42
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Photo : D. R.Le terrorisme représente toujours une menace importante en Syrie -

Les FDS ont été le fer de lance de l’offensive qui a défait l’EI en Syrie, en 2019. Elles contrôlent une zone semi-autonome kurde dans le nord-est du pays, y compris des pans entiers de la province de Deir Ezzor.

Les forces dominées par les Kurdes ont annoncé, hier, «la fin des opérations militaires» dans l’Est de la Syrie où elles tentaient de déloger des combattants de tribus arabes locales de la dernière localité insurgée, rapporte l’AFP.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition dominée par les Kurdes et soutenue par les Etats-Unis), ont massé, depuis lundi, des renforts autour de la localité arabe de Dheibane, dans la province de Deir Ezzor. «L’opération de nettoyage de la localité de Dheibane des groupes armés a atteint son stade final. Les FDS ont commencé à ratisser les quartiers et les maisons à la recherche de combattants cachés», a déclaré le porte-parole des FDS, Farhad Chami.

Les affrontements ont fait au moins 90 morts en une dizaine de jours, pour la plupart des combattants, dans cette région stratégique, selon un bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie. Ils ont commencé par l’arrestation, le 27 août, par les FDS, d’Ahmad Al-Khabil, chef du Conseil militaire de Deir Ezzor, un groupe local arabe armé pourtant affilié aux FDS. Des partisans d’Al Khabil ont répliqué, en menant des attaques contre les FDS, et tenté de gagner l’appui des tribus arabes locales.

La tension s’est aggravée après que des combattants pro-régime ont traversé l’Euphrate vers des zones de combat, d’après l’OSDH. Les FDS ont instauré, samedi, un couvre-feu de 48 heures, accusant des «mercenaires liés au régime» de vouloir «semer la discorde» entre elles et les tribus arabes.

Lundi, elles ont envoyé des renforts dans une dernière localité en proie aux combats et qu’elles tentent de reprendre totalement. Deux médiateurs américains ont rencontré, dimanche, des responsables des FDS et des dirigeants tribaux.

Intermédiaires américains

Il s’agit du sous-secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Ethan Goldrich, et du major général Joel Vowell, commandant de la coalition internationale luttant contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a indiqué l’ambassade des Etats-Unis, ce même jour, dans un communiqué. Les participants ont souligné la nécessité de «répondre aux préoccupations des habitants», de se prémunir contre «les ingérences extérieures» dans la province, d’éviter les pertes civiles et de «réduire la violence dans les plus brefs délais», a-t-elle ajouté.

MM. Goldrich et Vowell ont réaffirmé l’importance du partenariat entre Américains et FDS dans la lutte contre l’EI. Les FDS ont, en effet, été le fer de lance de l’offensive qui a défait l’EI en Syrie, en 2019. Elles contrôlent une zone semi-autonome kurde dans le Nord-Est du pays, y compris des pans entiers de la province de Deir Ezzor.

Cette province, majoritairement arabe, traverse le fleuve Euphrate, avec les FDS à l’Est et sur la rive Ouest les forces pro-régime et des groupes soutenus par l’Iran. La région compte également des forces de la coalition internationale, essentiellement américaines. La zone semi-autonome kurde gère la région par l’intermédiaire de conseils civils et militaires locaux, afin d’éviter de mécontenter les tribus locales, presque toutes arabes. 


 

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