La commune de Annaba enregistre actuellement un important déficit en bacs à ordures ménagères. C’est le constat des habitants de la ville, notamment ceux des quartiers du sud du chef-lieu. Parallèlement, trois marchés, tous des consultations de gré à gré, ont été effectués par la commune de Annaba, pour l’acquisition de 1060 bacs de 1100 litres, dont une grande partie en plastique et le reste galvanisé. Dans le détail, les bacs en plastique représentent deux marchés et sont au nombre de 810 unités. Ils sont fournis, sans couvercles, par une même entreprise privée domiciliée à Bordj Bou Arréridj. Les deux opérations sont financées, l’une dans le cadre du Plan communal de développement (PCD) et l’autre via le Budget de wilaya, dont l’enveloppe totale est estimée à 21 42 millions de dinars.
Deux opérations distinctes pour l’acquisition d’un même produit, chez le même fournisseur que si l’enveloppe n’était pas scindée entre la wilaya et la commune, la procédure d’acquisition relèverait d’un marché public. Contacté, M. Chouchane, le président de la commune de Annaba confirme. «Effectivement, nous avons contracté deux marchés distincts pour la fourniture de 810 bacs à ordures ménagères en plastique auprès d’une entreprise spécialisée, domiciliée à Bordj Bou Arréridj.
A la demande de Djamel Berimi, le wali de Annaba, nous les avons acquis sans couvercles puisqu’ils font l’objet de vol». A la question : puisque les bacs sont livrés et l’entreprise a été réglée, pourquoi les 810 bacs ne sont pas en service dans les différentes cités de la ville ? Le maire étaye : «Nous attendons la livraison prochaine d’un lot de plus de 200 bacs à ordure galvanisés pour entamer l’opération. Parallèlement, nous sommes en train de peindre les bacs aux noms des cinq secteurs urbains de la ville avant de les livrer.»
Rappelons que ces bacs à ordures étaient prévus pour être placés dans les différents quartiers de la ville de Annaba avant le début du CHAN 2023. Trois jours après le CHAN, les habitants attendent toujours. Objet de refus du contrôleur financier de la même commune de Annaba, un autre marché portant sur «La réalisation de l’éclairage public du chemin communal n°6 reliant Aïn Achir à Sidi Aïssa» fait parler de lui.
Selon nos investigations, le refus du contrôleur financier de valider le projet est motivé par la non-conformité du cachet de l’entreprise en charge de ce projet, domiciliée dans la wilaya d’Adrar, et le registre de commerce, présenté dans cette opération.
Sans visa ni ordre de service (ODS), l’entreprise a entamé l’opération. A ce sujet, M. Chouchane s’explique : «Effectivement, le contrôleur financier a exigé à l’entreprise de changer la mention sur le cachet de Energie renouvelable en Energie solaire pour la conformité dans la forme. Il faut savoir aussi que ce marché était initialement destiné au profit de l’Epic Annaba. Il avait été évalué à 75 millions de dinars.
A mon arrivée, je l’ai refusé pour le reprendre après et l’avoir cette fois-ci à 29 millions de dinars, soit une différence de plus de 40 millions de dinars.» Rappelons que dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire pour la modernisation de la gestion locale, et en vue de consacrer le principe de transparence dans la gestion des deniers publics et d’assurer une meilleure efficacité dans la mise en œuvre du budget, un système informatisé a été mis en service, le 11 décembre s, pour assurer un suivi permanent de la situation financière de chaque commune, à chaque fin de mois.