Accidents à répétition à Bouira : Vers la fermeture du tronçon de Djebahia

28/08/2022 mis à jour: 04:25
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Le nombre effrayant des accidents de la circulation survenus ces derniers jours sur l’un des tronçons les plus meurtriers de l’autoroute Est-Ouest a, enfin, fait sortir les responsables du secteur de leur bien longue torpeur. La descente, longue de 7 km, depuis le tunnel de Aïn Chriki en allant vers Alger est la plus dangereuse de toute l’autoroute Est-Ouest. 

La dégradation de la chaussée, la surcharge incontrôlée des poids lourds et l’absence de plaques de signalisation avertissant les usagers sur la dégradation de la route sont les principaux facteurs à l’origine de ces accidents mortels et à répétition. C’est, d’ailleurs, ce à quoi a conclu une réunion «d’urgence», tenue avant-hier et à laquelle ont pris part des représentants de l’Algérienne des autoroutes (ADA), de la Direction des travaux publics de la wilaya de Bouira (DTP) et de la Gendarmerie nationale. Les membres de la commission ont préconisé la fermeture «momentanément» de cette partie de la route, allant du tunnel de Aïn Chriki à Lakhdaria, à la circulation des poids lourds. L’arrêté de fermeture est, faut-il le préciser, du ressort du wali de Bouira qui n’aurait signé aucune décision à cette fin, nous a-t-on appris. 

La circulation automobile sera donc déviée vers l’ancienne RN05, est-il indiqué sur la page Facebook de l’ADA. Pour rappel, ce n’est pas la première fois que cette voie, qui depuis sa mise en service ne cesse d’accumuler une triste réputation en raison du nombre des accidents mortels, est fermée à la circulation des poids lourds et parfois carrément à la circulation automobile. Pour les membres de la commission ayant imputé la responsabilité de ces nombreux accidents à la vétusté de la chaussée et surtout au facteur humain, l’urgence est de «délimiter une partie des couloirs du tronçon à la circulation des poids lourds». 

Cette mesure, a-t-on précisé dans le communiqué publié sur la page Facebook de l’ADA, devrait permettre d’éviter à l’avenir des manœuvres dangereuses des chauffards, cités comme étant les responsables des accidents. Aussi, la même commission a décidé du renforcement des équipes de maintenance par des agents supplémentaires aux fins de l’entretien et du déblayage de l’autoroute des graviers, du sable et de divers types de marchandises tombant des poids lourds en cours de route. Les usagers de cette infrastructure routière déplorent, par ailleurs, l’absence de points de contrôle, censés être mis en place par les services de la Gendarmerie nationale, et dotés d’équipements de pesage susceptibles de déceler d’éventuelles infractions en matière de charge autorisée et de verbaliser, en cas de dépassement du seuil fixé par la réglementation. 
 

Des défaillances, tous azimuts, dans la gestion des installations routières continuent, en outre, d’y poser problème. C’est pour cette raison et tant d’autres que les tunnels de Aïn Chriki relevant du même tronçon ont été, maintes fois, fermés à la circulation automobile. Et depuis leur réouverture, les travaux de réfection n’ont jamais cessé et ont tendance à s’éterniser, illustrant parfaitement le manque de sérieux des entreprises – très peu scrupuleuses – retenues ainsi que le laxisme et le laisser-aller des services de contrôle et des responsables du secteur des travaux publics. 
 

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