Abderrahmane Meziane-Chérif : L’attaquant prolifique s’est dessiné un parcours révolutionnaire héroïque

26/09/2023 mis à jour: 16:53
1996

Beaucoup de parcours de sportifs devenus plus tard des hommes d’Etat ont eu une histoire d’enfance habile ayant influencé leur issue dans la vie civile.

 Celui de Abderrahmane Meziane-Chérif est fidèle à ce cursus. Natif de la ville d’El Eulma en 1938, et ayant appartenu à une génération de jeunes footballeurs doués jusqu’au bout des ongles, Abderrahmane a commencé à avoir cette envie folle de vouloir cribler voire trouer les filets de ceux qui étaient en face de lui sur les terrains vagues et officiels. 

Il faut savoir qu’à El Eulma, et depuis toujours, on respirait le football à plein poumons. Ce fougueux attaquant, adroit et percutant balle au pied, selon des témoignages de sportifs de cette époque de l’Algérie occupée, Abderrahmane ne craignait personne, particulièrement tout ce qui avait cette senteur du colonisateur. Ses débuts à l’OMSA, devenu plus tard MCEE, avait quelque chose de particulier qui allait déterminer voire façonner sa longue carrière patriotique et même politique.

 Cet homme d’Etat avéré, actuellement à la retraite, même s’il s’adonne à sa plus grande passion, après celle d’écrivain, chaque semaine, avec ses amis de longue date, marque encore et toujours des buts, longuement applaudis car spectaculaires. Si Abderrahmane Meziane Chérif avait également un long parcours révolutionnaire. 

C’est à la Fédération de France qu’il a laissé derrière lui cette image impérissable d’attaquant percutant aussi imprévisible et à tout instant. Ses 33 actes d’attentats de guerre détruisant des installations très importantes de l’économie française alors occupante de sa patrie, dont le spectaculaire attentat ayant causé une catastrophe de dimension nationale, après l’incendie de la grande installation pétrolière de Mourepiane, à Marseille, lesquels attentats lui valurent 5 grands procès avec des jugements extrêmes avec toujours cette sentence fatale de condamné à la peine capitale. 

Vivant quotidiennement l’attente du moment fatidique et ô combien stressant où il attendait chaque jour son exécution, il n’a dû son salut qu’à la date du cessez-le-feu proclamée en cette date mémorable du 19 mars 1962. D’ailleurs, il était le dernier à avoir quitté la prison pour avoir tenu à fermer lui-même ses funestes portes. 

En France (Lyon) et durant l’époque de la glorieuse Révolution de libération, il était très proche du noyau de joueurs sétifiens de la fameuse équipe FLN : les regrettés Hamid Kermali, Mokhtar Arribi et surtout son idole et parrain Amar Rouai. 

Celui qui portait l’identité de Didier Jean- Louis, pour son élégance et son teint européen facilitant ses fréquents passages en France et comme nom de guerre Allaoua (en prison) au regard de son talent de mobilisateur, lui qui avait ce profil de meneur et de mobilisateur, savait également défendre ses idées ainsi que ses compatriotes et avait même ce don, lui qui était attaquant de nature, de savoir bien défendre. 

D’ailleurs, et depuis sa tendre enfance, il avait une passion pour le métier d’avocat. Il était titulaire d’une maîtrise universitaire en droit. Au moment où il avait obtenu haut la main son CAPA, il fut nommé wali de Djelfa. Puis de plusieurs wilayas du pays, en passant par Béjaïa, Guelma, Aïn Defla et ensuite Alger. 

A chacune de ses missions d’Etat, l’homme avait acquis cette forte réputation confirmée de bâtisseur. Là où il est passé, de nombreuses installations d’utilité publique poussaient comme des champignons, particulièrement celles concernant le volet sport et jeunesse. 

L’ex-ministre de l’Intérieur du pays qu’il fut et ce, après avoir occupé le poste de Consul-général à 2 reprises, et également d’ambassadeur, n’ont pas dérogé à la règle de ses initiatives de former une équipe de football de vétérans là où il était en poste de responsabilité.

 C’était sa passion que de former une équipe de football et d’en faire partie, laquelle passion pour le football vit en lui, à ce jour, pour renouveler, voire raviver ses sensations et ses inspirations d’écrire à la postérité. Bravo et longue vie Maître !

 

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