A quelques jours du Ramadhan : Tension sur le lait en sachet dans la capitale

20/03/2022 mis à jour: 06:10
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A moins de deux semaines du mois sacré de Ramadhan, la crise du lait en sachet refait surface, du moins dans l’est de la capitale. A l’origine de cette situation pénalisante pour les consommateurs, d’après un certain nombre de commerçants de détail. «Le manque de lait en sachet est dû aux quantités insuffisantes distribués aux commerçants. 

Ces quantités réduites ne peuvent pas satisfaire les besoins des consommateurs», confient-ils. Pour d’autres, «il s’agit d’une spéculation qui ne dit pas son nom. A l’approche du mois sacré de Ramadhan, beaucoup de commerçants ont recours à cette pratique pour faire écouler leur stock de lait conditionné en boîte. Cela profite aux producteurs, mais pénalise les consommateurs aux revenus limités», dénoncent-ils. En tout état de cause et quelles que soient les raisons de cette rareté, ce sont les petites bourses qui en pâtissent. Le plus déconcertant dans cette crise, reste sans aucun doute le fait que des commerçants imposent aux clients de prendre un sachet de lait de vache pour tout achat dépassant trois sachets de lait en poudre. «C’est une pratique inadmissible. Ils nous imposent d’acheter un litre de lait de vache à 80 DA, alors que le lait en sachet coûte 25 DA.

 C’est une manière détournée et malhonnête pour écouler de la marchandise», déplore un habitant de Réghaïa. Si les commerçants ont recours à ce genre de pratique, sans être inquiétés, c’est parce qu’il y a une absence totale de contrôle auprès des distributeurs et des usines. «Ce sont les distributeurs qui nous imposent de prendre une caisse de lait de vache pour chaques 10 caisses de lait en sachet, sinon ils refusent de nous alimenter. A notre tour, on est obligé d’imposer aux client l’achat pour quatre sachets de lait, d’un litre de lait de vache», dira un commerçant de détail, et d’expliquer : «Même les distributeurs rejettent la faute sur les usines qui à leur tour imposent aux distributeurs de prendre une quantité de lait de vache. L’usine de Boudouaou, qui alimente une grande partie de l’est de la capitale, recourt à cette pratique illégale». En attendant que le marché du lait subventionné soit régulé, les habitants de la capitale ressentent de plus en plus la tension sur ce produit de première nécessité. 

A Bordj El Kiffan, tous les commerces, qui vendent du lait en sachet, sont littéralement assiégés par les clients. Des files d’attente se forment dès les premières heures du matin. «On est obligés de faire la queue, car on ne peut pas se permettre d’acheter du lait conditionné en carton pour 130 DA le litre, ce qui équivaut à cinq litres de lait en sachet en raison de 25 DA le litre», confie un père de famille. Et d’ajouter : «Dans le cas où je n’ai pas eu la quantité requise le matin, je suis obligé de revenir en fin d’après-midi pour compléter la ration. 

Certains commerçants rationnent la vente à deux sachets par personne, ce qui est insuffisant pour une famille nombreuse comme la mienne». A l’approche du mois sacré de Ramadhan, les autorités compétentes sont appelées à redoubler d’efforts pour contrer la spéculation dans l’intérêt des ménages à faible revenu. 
 

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