À la veille de la saison estivale : Les kiosques du Cours de la Révolution fermés à Annaba

31/05/2022 mis à jour: 00:30
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Photo : El Watan

A la veille de l’ouverture de la saison estivale, le cours de la Révolution, la plus importante place publique de la wilaya de Annaba, est triste. Les terrasses des glaciers, appelées communément les «kiosques», sont fermées depuis plusieurs semaines. De mémoire annabie, jamais les touristes de la coquette n’ont vécu cette triste situation, qui les prive du charme particulier de cette ville.

Contactés, des propriétaires de ces kiosques affirment : «Le P/APC de Annaba, Youcef Chouchen, a décidé de multiplier le bail de location par deux, pour passer de 12 000 DA à 24 000 DA/mois. Pis, ce loyer ne concerne pas les terrasses qui, elles, sont louées séparément au mètre carré. On se retrouve alors avec un prix exorbitant, auquel il faut ajouter les charges, que notre activité ne peut couvrir.

On a préféré alors baisser le rideau.» Une situation que le nouveau maire de Annaba, d’obédience HMS, a expliquée le 20 mars dernier, lors d’une conférence de presse : «La hausse des droits de location concerne seulement les kiosques du Cours de la Révolution.»

Sur quelle base l’APC de Annaba a décidé de multiplier les loyers des kiosques par deux ? Y a-t-il une référence sur laquelle s’est basée la commune pour calculer les nouveaux loyers ? Il est de notoriété que ce dernier devrait obéir à un tarif réglementé, tel que celui appliqué par les Domaines, l’AADL ou l’OPGI dans la location de leurs biens. En janvier, sur décision communale, les quatre kiosques à journaux du Cours de la Révolution ont été fermés.

Le même maire a interdit à leurs propriétaires d’étaler les journaux hors du kiosque sous peine de payer l’espace exploité. Une aberration qui a été dénoncée à l’unanimité, poussant l’APC de Annaba à revenir sur sa décision. Cet «abus» a également touché les opérateurs économiques. En effet, l’autorisation de circuler en ville des camions était délivrée en 2021 contre 1500 DA/mois.

Au lendemain de l’installation de ce maire, elle est passée à 15 000 DA, soit dix fois plus, avec l’intention de le fixer prochainement à 30 000 DA. Tout en soutenant la multiplication des ressources financières communales, les augmentations des tarifs et même des loyers doit obligatoirement être soumise à une réglementation.

Paradoxalement, du 1er janvier au 25 mai 2022, l’APC de Annaba n’a consommé que 5% de son budget, qui est de plus 170 milliards. Le centre-ville de Annaba est clochardisé par la présence des charrettes de fruits et légumes ainsi que par des dizaines de parkingueurs, gourdins à la main.

Le maire n’a pas eu recours à nouvelle loi de lutte contre l’informel qui est entrée en vigueur. «Est puni d’un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d’une amende de 25 000 DA à 200 000 DA, ou de l’une de ces deux peines, quiconque exploite, à titre onéreux et sans autorisation de l’autorité administrative compétente, une voie publique ou une partie d’une voie publique ou un espace public ou privé à titre de parking pour véhicules», stipule l’article 386 bis.

Malheureusement, cet été, Annaba perdra de son attractivité et ses éventuels touristes ne retrouveront pas leurs repères, notamment les habitués des kiosques à glaces du cours de la Révolution. Pour sauver la saison, Berimi Djamel, le wali de Annaba, doit sévir, le ministre de l’Intérieur aussi. 

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