Le gouvernement hongrois a lancé hier une nouvelle consultation nationale contre la «guerre commerciale» initiée selon lui par Bruxelles envers la Chine et la Russie, nouvelle offensive à dix jours d’un sommet de l’Union européenne (UE) à Budapest, selon Défenseur d’une stratégie d’ouverture vers l’est, le Premier ministre nationaliste Viktor Orban a resserré les liens du pays d’Europe centrale avec Pékin et Moscou depuis son retour au pouvoir en 2010.
Parallèlement, il a intensifié ses critiques vis-à-vis des sanctions prises par l’UE contre la Russie et s’oppose à l’imposition de taxes européennes sur les importations de voitures électriques chinoises. «La consultation nationale va renforcer le gouvernement», a récemment expliqué V. Orban, face aux «exigences de Bruxelles» qui conduisent l’Europe à la «ruine en termes de compétitivité». Les Hongrois doivent-ils «s’associer à la guerre commerciale lancée par Bruxelles, au risque de mettre en danger leur économie» ou doivent-ils au contraire «opter pour la neutralité», demande l’une des questions.
Faut-il «encourager la migration» ou promouvoir la natalité, refuser ou accepter de payer une récente amende de la justice européenne sur le droit d’asile... le formulaire publié sur le compte Facebook du gouvernement compte onze points au total.
Le Premier ministre, qui ferraille régulièrement avec Bruxelles, est coutumier de cette méthode sans effet légal, qu’il utilise depuis 2015 pour légitimer ses positions anti-UE. La Hongrie occupe jusqu’à fin décembre la présidence tournante du Conseil de l’UE, et reçoit l’ensemble des dirigeants le 8 novembre à Budapest dans un contexte houleux. Après sa «mission de la paix» début juillet et sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, Viktor Orban est attendu en Géorgie pour une visite officielle de deux jours, alors même que l’opposition pro-européenne appelle à manifester pour dénoncer des législatives «volées». Les citoyens sont invités à renvoyer le questionnaire par la poste d’ici au 20 décembre.
Durant la dernière consultation fin 2023/début 2024, portant sur la «souveraineté» de la Hongrie, 1,5 million des huit millions d’électeurs ont participé. Invoquant leurs réponses, le gouvernement avait assuré avoir reçu l’aval de 97% des Hongrois. Des affiches ciblant la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont alors été placardées dans le pays. «Ne dansons pas à leur rythme », pouvait-on lire sur ces grands panneaux.