80e Mostra de Venise : Priscilla Presley sort de l’ombre face à la caméra de Sofia Coppola

06/09/2023 mis à jour: 23:09
AFP
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Photo : D. R.

«Le King vu par sa femme» : la réalisatrice  Sofia Coppola a choisi de prendre le point de vue de Priscilla Presley, jusqu’ici restée dans l’ombre, pour raconter sur grand écran «les hauts et les bas» de ce couple de légende.

Priscilla, présenté lundi en compétition au festival de Venise, est basé sur le livre Elvis and me, sorti en 1985 et dans lequel Priscilla Presley donne sa version de sa vie aux côtés d’Elvis, avec qui elle fut mariée de 1967 à 1973.

«Elvis et Priscilla sont un couple légendaire, mais on ne sait pas grand-chose sur elle et son point de vue», a souligné en conférence de presse Sofia Coppola, qui avait remporté le Lion d’or en 2010 avec Somewhere. Elvis rencontre sa future femme en 1957 en Allemagne où il fait son service militaire, puis la fait venir dans son domaine de Graceland où elle doit affronter l’entourage, le caractère ombrageux et la dépendance aux médicaments du roi du rock’n’roll.

Le King en fait sa poupée, choisit ses robes, lui fait changer de couleur de cheveux... Ils auront en 1968 une fille, Lisa-Marie, décédée brutalement en janvier 2023, mais cela ne suffit à sceller leur union, qui s’achève avec le départ de Priscilla en 1973. Interrogée pour savoir si son film est féministe, la réalisatrice de Marie-Antoinette préfère y voir «une histoire humaine» sur «l’évolution d’une jeune fille dans ce monde et qui finit par partir pour trouver sa propre place .

Le rôle titre est interprété par l’Américaine Cailee Spaeny, tandis que l’Australien Jacob Elordi, connu pour son rôle dans la série Euphoria, incarne Elvis. Alors que le «Elvis» de Baz Luhrmann (2022) se concentre sur les rapports d’Elvis avec son imprésario, Sofia Coppola privilégie «le point de vue de Priscilla».  «Je me suis imaginée dans son histoire et j’ai vraiment essayé de faire le film de son point de vue afin que l’on puisse vivre son histoire à ses côtés», résume-t-elle.

«L’amour de ma vie»

«C’est ce que j’aime dans le cinéma, la possibilité de vivre l’histoire de quelqu’un d’autre qui est tellement différent de soi-même», a-t-elle expliqué. La cinéaste de 52 ans a aussi raconté comment elle avait aimé jouer avec les palettes de couleur, par exemple en recourant à des couleurs «plus vives» quand le couple se rend à Las Vegas, et faire des recherches pour choisir la bande originale du film, qui mêle des titres de l’époque à d’autres plus contemporains.

Sofia Coppola et ses acteurs font figure d’exception à la Mostra, privée pour sa 80e édition de ses stars américaines en raison de la grève historique des acteurs à Hollywood. «Je suis ici en tant que réalisatrice et productrice pour soutenir le film indépendant et mon équipe, et je suis soutiens totalement le dur travail des syndicats qui se battent pour des salaires justes», a-t-elle affirmé. «J’espère qu’on va arriver vite à une solution (...) Nous voulons tous retourner travailler».

Priscilla Presley, 78 ans, a elle-même été très impliquée dans la production du film, prodiguant ses conseils et partageant ses souvenirs avec Sofia Coppola et ses acteurs. Présente au premier rang à la conférence de presse du film, elle s’est exprimée brièvement. «C’est très difficile d’être assis et de regarder un film sur soi, sur sa vie, sur son amour» a-t-elle confié, la voix nouée par l’émotion, avant de revenir sur sa décision de quitter le King. «Je suis partie, mais pas parce que je l’aimais plus.

C’était l’amour de ma vie. C’était son style de vie qui était trop difficile pour moi et je crois que n’importe quelle femme peut comprendre cela.» Même après la séparation, «nous sommes restés très, très proches, et bien sûr nous avions notre fille et j’ai fait le nécessaire pour qu’il puisse la voir tout le temps», a-t-elle tenu à ajouter. 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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