Les Territoires palestiniens sont témoins d’une escalade de violence qui s’est intensifiée ces derniers jours avec le massacre de 10 Palestiniens par les forces sionistes lors d’une prise d’assaut du camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, jeudi dernier. Le ministère palestinien de la Santé a indiqué hier que «ce mois (de janvier) est le plus sanglant en Cisjordanie depuis 2015, au cours duquel, jusqu’à hier 35 Palestiniens sont tombés en martyrs, dont 8 enfants, en plus d’une femme âgée, sous les balles de l’armée d’occupation et dans des attaques de colons». Le ministère de la Santé a affirmé que les blessures constatées sur les corps des victimes «ont montré que les tirs étaient concentrés dans les parties supérieures, dont la plupart étaient dans la tête». Et d’ajouter que «le gouvernorat de Jénine (nord) a enregistré le plus grand nombre de martyrs depuis le début de cette année, avec 20 martyrs». La Palestine a demandé l’inscription des organisations de colons sionistes sur la «liste des groupes désignés comme terroristes», notant qu’elles ont mené 120 attaques en une nuit (la nuit de samedi) dans le nord de la Cisjordanie.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a appelé la communauté internationale à «inclure les organisations de colons extrémistes sur la liste des groupes désignés comme terroristes». Le ministère a ajouté qu’il suivait «avec la communauté internationale et les Nations unies à New York et à Genève les décisions et les mesures de la puissance occupante et le terrorisme des colons en tant que punitions collectives extensives et racistes». Dans sa déclaration, le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné, «dans les termes les plus forts, l’escalade du terrorisme de la milice armée des colons contre les citoyens palestiniens, leurs terres, maisons, propriétés et lieux sacrés». Il a déclaré que «plus de 120 attaques ont été enregistrées en une nuit dans la région sud de Naplouse, y compris l’incendie d’une maison et de véhicules». «Il est important de restaurer l’horizon politique sur la base des résolutions internationales, afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité pour tous dans la région», a-t-il dit à M. Burns lors de leur rencontre au siège présidentiel dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie.
M. Abbas a également informé M. Burns des derniers événements et de la récente vague de tension en Cisjordanie et à Al Qods-Est. Avant de rencontrer M. Abbas, M. Burns a eu des entretiens avec les chefs des services de sécurité palestiniens en Cisjordanie.
Depuis le début de janvier, les tensions entre l’occupant sioniste et les Palestiniens se sont exacerbées. Environ 32 Palestiniens ont été tués et des dizaines blessés par des soldats sionistes, selon le ministère palestinien de la Santé. Le secrétaire d’Etat américain est dans la région pour tenter d’arrêter la violence . Cette visite, deuxième étape d’une tournée moyen-orientale éclair a débuté dimanche en Egypte. Elle était prévue de longue date mais a pris une tournure différente avec la spirale des violences israélo-palestiniennes de ces derniers jours. «Il en va de la responsabilité de chacun de prendre des mesures pour apaiser les tensions plutôt que de les attiser, d’œuvrer pour qu’un jour les gens n’aient plus peur dans leurs communautés, leurs maisons et leurs lieux de culte», a dit M. Blinken dans une déclaration à l’aéroport de Tel-Aviv. M. Blinken devait rencontrer notamment hier à Jérusalem le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et aujourd'hui le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. «Je veux pouvoir entendre ce que les gens qui sont affectés au quotidien (par le conflit) ont à dire», a dit le responsable américain à la chaîne saoudienne Al Arabiya. M. Blinken a particulièrement sollicité l’Egypte, pays dont la diplomatie et surtout les services de renseignement interviennent régulièrement dans la question palestinienne. C’est le premier pays arabe à avoir «signé la paix» avec Israël en 1979, mais la bande de Ghaza est sous blocus israélien depuis plus de 15 ans. Si les Etats-Unis et l’Egypte, l’un des principaux bénéficiaires de l’aide militaire américaine, sont des acteurs diplomatiques de poids, il n’en reste pas moins que pour les experts, la marge de manœuvre de M. Blinken paraît limitée. En privé, des responsables américains ne cachent pas leur frustration face à l’escalade et l’impasse dans laquelle se trouve le conflit israélo-palestinien. Si peu d’avancées sont attendues sur le front de la désescalade, Washington tente surtout de renouer avec M. Netanyahu, selon les analystes. Des responsables se sont récemment succédé à Jérusalem et certains experts évoquent une possible venue de M. Netanyahu à la Maison-Blanche dès février.
De son côté, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a appelé dimanche le directeur de la CIA (Central Intelligence Agency), William Burns, à faire pression sur l’entité sioniste pour qu’elle mette fin à ses mesures unilatérales contre les Palestiniens et respecte les accords signés. Le gouvernement de
Benyamin Netanyahu, le plus à droite de l’histoire d’Israël, a annoncé des mesures coercitives contre les Palestiniens après des attaques anti-israéliennes.