Tenu depuis hier, durant deux jours, ce rendez-vous important pour la corporation judiciaire a été placé sous le thème «Les grandes tendances juridiques 2023». Dans ce sens, Walid Ghanemi, directeur général de la start-up Legal Doctrine, spécialisée dans la recherche et veille juridiques, a dévoilé les plus importante tendances de cette année. La plus importante, selon ses propos, est l’accès à l’information judiciaire. «Quand nous parlons d’accès, il ne suffit pas seulement d’avoir un texte de loi entre les mains mais plutôt d’avoir un texte facile et compréhensible avec un langage accessible à tous. C’est justement le but de notre plateforme, des différents webinars que nous avons organisés durant la période de la pandémie et de cette rencontre qui déblaie justement toutes les nouveautés en termes de textes de loi mais aussi évoque les différentes possibilités juridiques d’investissement dans le continent africain, dont l’Algérie fait partie», dévoile M. Ghanemi.
La 2e tendance est celle de l’hyperspécialisation du corps juridique afin de donner le meilleur conseil juridique et la meilleure stratégie business dans un pays, dont l’Algérie. «Il est désolant de constater le manque de spécialisation judiciaire en Algérie. Les cabinets de conseil en affaires juridiques sont rares. Ce déficit a un impact direct sur le développement économique dans le pays», souligne Me Mohamed Baghdadi, bâtonnier d’Alger, qui a insisté sur le rôle très important des juristes, toutes fonctions confondues, dans la gestion des affaires politiques et économique d’un Etat. «Toutes les stratégies du monde, à petite ou à grande échelle, passent par un système juridique qui veille sur leur bonne exécution. Parler de loi est souvent associé à la sanction. Tandis qu’un juriste a plutôt un rôle de faciliter les affaires en créant un cadre légal global de la vie sociale, politique et économique au niveau de toutes les échelles», déclare-t-il.
La 3e tendance juridique est l’importance de la stabilité juridique, qui offre un cadre pérenne à l’évolution économique et au développement de l’investissement. Cette tendance est issue de la publication du code d’investissement l’année dernière et de la réouverture du marché à l’industrie automobile.
Beaucoup de thèmes ont été abordés lors de cette rencontre, dont la fonction juridique comme levier de croissance pérenne pour le business en Afrique, les énergies renouvelables et le commerce & investissements en Afrique comme destination naturelle pour les entreprises algériennes.
Organisé par la start-up Legal Doctrine et en association avec le barreau d’Alger, cet événement se veut le rendez-vous international du droit africain. Beaucoup de personnalités africaines ont pris part à ce rendez-vous judiciaire, dont Mamadou Ismaila Konate, ancien garde des Sceaux et ministre de la Justice de la République du Mali ; Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) ; Serge Ntamack, Head Corporate, External and Legal Affairs chez Microsoft, et El Hadj Ibrahima Barry, conseiller juridique auprès du ministère de l’Information et de la Communication de la République de Guinée.
La première journée de cette rencontre juridique s’est terminée par la remise des prix aux meilleurs jeune avocat, directeur juridique, département juridique, institution juridique et cabinet d’avocat algérien de l’année.