Cette édition du festival du malouf verra la participation de 20 artistes, algériens et étrangers répartis sur cinq soirées thématiques débutant à 18h.
Reconnue comme un pilier essentiel de la préservation du patrimoine musical, la douzième édition du Festival international du malouf revient en force cette année, arborant fièrement le slogan : «Le malouf, premier pont de Constantine et sa voix éternelle». Prévu du 14 au 18 décembre, cet événement se déroulera dans la prestigieuse salle du complexe Ahmed Bey (Zénith) et rassemblera des artistes de dix pays, dont la Tunisie, la Libye, la Jordanie, l’Iran, la Russie, le Sahara occidental, le Japon et la Syrie.
La Palestine sera présente en qualité d’invité d’honneur. Cette édition exceptionnelle verra la participation de 20 artistes, algériens et étrangers répartis sur cinq soirées thématiques débutant à 18h. Chaque soirée portera un titre poétique, à l’instar de Laou Ma Hwakoum, Rana Djinakoum et Ydoum Hnakoum. Selon Lyes Benbakir, commissaire du festival, «ces soirées offriront une fusion unique entre les trois grandes écoles musicales algériennes : le Gharnati de Tlemcen, la Sanaa d’Alger et le Malouf de Constantine».
La dernière soirée promet d’être particulière, réunissant ces trois écoles autour des artistes Abbas Reghi, Rym Hakiki et Manal Gherbi. M. Benbakir a souligné que le festival ambitionne de transporter le public dans un univers enchanteur grâce à une véritable mosaïque sonore. Parmi les prestations attendues, on retiendra celle de la chanteuse japonaise Nahomi Koyasu surnommée «la Fairouz du Japon», sur les réseaux sociaux.
Un engagement pour le patrimoine musical
Au-delà des performances artistiques, le festival incarne une démarche engagée dans la préservation du patrimoine musical algérien. Ainsi, cinq masterclasses seront organisées du 15 au 17 décembre dès 10h au complexe Zénith, proposant des ateliers sur des instruments traditionnels tels que le luth, le qanoun, la darbouka, la flûte et le violon. Ces sessions seront animées par des formateurs de renom, mettant en avant une pédagogie novatrice et approfondie. Dans un esprit de transmission, le programme intègre également un volet scientifique ambitieux. Neuf conférences, portant sur l’histoire et la diffusion internationale du malouf, se tiendront à l’Université Salah Boubnider Constantine 3, entre le 15 et le 18 décembre.
Ces rencontres s’adressent particulièrement aux étudiants et visent à sensibiliser à la sauvegarde du patrimoine culturel face aux menaces de pillage observées ces dernières années. L’édition sera également marquée par des hommages rendus à des figures emblématiques de la musique. En parallèle, des expositions mettront en lumière les instruments traditionnels du malouf, des ouvrages rares, ainsi que des savoir-faire, comme l’art de la dinanderie et la distillation, incarnant la richesse culturelle de Constantine.
Pour promouvoir le patrimoine constantinois, des visites touristiques, pédestres et motorisées, seront organisées à l’intention des invités. L’accès au festival sera gratuit, un choix délibéré pour encourager une large participation du public. Interrogé par les journalistes, le commissaire a révélé que la sélection des artistes étrangers repose sur des critères exigeants, visant à élargir l’audience et à faire rayonner le malouf à l’échelle internationale. «Nous recherchons des voix d’exception chanteurs de malouf et des talents issus de pays amis, comme le Japon, où notre chanteuse invitée a déjà performé en Tunisie et au Qatar.
L’objectif est d’inscrire le festival dans une dynamique de diplomatie culturelle», a-t-il déclaré. Et d’annoncer un projet ambitieux : la réalisation du «Grand Livre du malouf», actuellement achevé à 60%. Ce projet, mené l’année précédente par une commission de six chercheurs, reflète la volonté de documenter, d’écrire, transcrire et transmettre cet héritage musical unique. M. Benbakir a conclu en affirmant que cet événement constitue un levier de diplomatie culturelle, aligné avec les orientations politiques et diplomatiques de l’Algérie.