Une croissance au ralenti dans la région Moyen-Orient, Afrique du Nord et Asie centrale, qui devrait baisser cette année, selon le Fonds monétaire international (FMI), à 2%, soit une révision à la baisse de 1,1 point de pourcentage depuis avril dernier.
Dans ses nouvelles perspectives économiques par région, le FMI estime que les mesures restrictives visant à préserver la stabilité macroéconomique, la réduction de l’offre de pétrole ainsi que certains obstacles liés aux politiques de certains pays créent des conditions de ralentissement de l’activité économique, notamment dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Selon la même source, cette activité devrait reprendre en 2024, où sera enregistrée une croissance de 3,4% dans la région, tout en demeurant toutefois en deçà de sa moyenne historique d’avant la pandémie.
Le taux d’inflation marque un léger recul dans certains pays et pas dans d’autres. Le taux moyen d’inflation dans la région Moyen-Orient, Afrique du Nord (MOAN), devrait même culminer à 17,5% en 2023, avant de ralentir en 2024 à 15%.
En Algérie, ce taux passerait de 9% en 2023 à 6,8% en 2024, alors que le taux de croissance du PIB réel passerait de 3,8% à 3,1%, selon les estimations du FMI. «Les banques centrales dans la région MOAN ont continué à relever leurs taux en 2023, bien que plus lentement que l’an dernier», note le rapport du FMI, en soulignant qu’une baisse mondiale de l’inflation plus rapide que prévu desserrerait les facteurs poussant les Banques centrales à relever encore les taux d’intérêt. Toutefois, un ralentissement plus important que projeté en Chine ou dans les principaux pays avancés pourrait affaiblir la demande extérieure.
Ceci alors qu’une escalade de la guerre en Ukraine pourrait «raviver les tensions sur les prix et exacerber l’insécurité alimentaire». L’institution financière internationale souligne que dans les pays où les tensions inflationnistes perdurent, il serait essentiel de «conserver une politique monétaire restrictive jusqu’à ce que la désinflation s’affirme de façon tangible». Le FMI précise que «les tensions inflationnistes toujours vives dans certains pays exportateurs de pétrole, comme en Algérie (en raison des augmentations des prix des produits alimentaires) ou en Iran (effets généralisés des dépréciations de la monnaie sur les prix), donnent à penser que le durcissement monétaire doit se poursuivre».
Le FMI considère que plusieurs pays exportateurs de pétrole «devraient continuer à assainir leurs finances publiques afin d’atténuer les effets de la diminution des recettes sur le budget et rendre celui-ci moins exposé à la volatilité des cours pétroliers. Les mesures de rééquilibrage prévues privilégient la rationalisation des dépenses courantes en vue de libérer des ressources pour des dépenses prioritaires, consacrées notamment aux dispositifs de protection sociale et aux infrastructures» particulièrement dans les pays membres du CCG.