Plus de 100 personnes ont été tuées ou blessées hier dans une frappe aérienne contre une prison de Saada, le fief des rebelles houthis dans le nord du Yémen, rapporte l’AFP citant la Croix-Rouge.
«Il y a plus de 100 morts et blessés, et cela augmente», a déclaré le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Yémen, Bachir Omar, évoquant le bilan des hôpitaux après cette attaque commise dans la nuit, qui n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.
Toujours dans la nuit, la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite, qui intervient au Yémen depuis 2015 pour soutenir le gouvernement, a frappé la ville portuaire de Hodeidah (ouest), également aux mains des rebelles. Aucun bilan n’était disponible dans l’immédiat pour cette attaque, mais elle a provoqué une panne d’internet dans tout le pays.
C’est par Hodeidah que transite la majeure partie de l’aide humanitaire destinée au pays, un enjeu vital dans la guerre au Yémen qui oppose les Houthis, soutenus par l’Iran chiite, aux forces du gouvernement yéménite appuyé par la coalition de l’Arabie Saoudite sunnite.
Les rebelles ont diffusé une vidéo montrant des scènes macabres présentées comme les conséquences de la frappe aérienne contre la prison de Saada, avec des bâtiments bombardés, des secouristes dégageant des corps des décombres et des cadavres mutilés à proximité.
«De ce que j’ai entendu de la part de collègues à Saada, il y a de nombreux corps sur le site de la frappe, et de nombreux disparus», a indiqué dans un communiqué le chef de la mission de Médecins sans frontières au Yémen, Ahmed Mahat.
L’hôpital de la ville a accueilli jusqu’ici quelque 200 blessés et dit qu’il ne pouvait plus en accueillir, selon lui. L’attaque n’a pas été revendiquée, mais la coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite frappe régulièrement les territoires tenus par les insurgés.