Les rebelles yéménites ont menacé hier Israël d’une «réponse énorme» à ses frappes meurtrières contre le port de Hodeida, dans une nouvelle escalade régionale liée à la guerre à Ghaza, entrée dans son dixième mois, rapporte l’AFP.
Dans ce contexte explosif, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit rencontrer demain à Washington le président américain, Joe Biden, avant un discours le lendemain devant le Congrès, pour tenter de resserrer les liens avec les Etats-Unis, mis à mal par le conflit à Ghaza, déclenché le 7 octobre par une attaque du Hamas palestinien en Israël.
Au lendemain d’une attaque de drone meurtrière à Tel-Aviv menée par les Houthis, l’aviation israélienne a bombardé samedi le port stratégique de Hodeida tenu par les rebelles dans l’ouest du Yémen en guerre, faisant, selon les insurgés, six morts et des dizaines de blessés. L’armée israélienne a affirmé que la zone portuaire ciblée servait de «route d’approvisionnement principale pour l’acheminement d’armes iraniennes d’Iran vers le Yémen» dont «le drone utilisé» contre Tel-Aviv. Alors que les pompiers s’emploient à éteindre l’énorme incendie provoqué par les raids israéliens au port de Hodeida, point d’entrée clé pour le carburant et l’aide humanitaire au Yémen, les Houthis ont réitéré leurs menaces contre Israël.
«La réponse à l’agression israélienne contre notre pays est inévitable et sera énorme», a averti leur porte-parole militaire, Yahya Saree. D’autres opérations contre les Houthis suivront «s’ils osent nous attaquer», a déclaré de son côté le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant. Après la frappe du port, la première revendiquée par Israël au Yémen, l’armée israélienne a indiqué avoir intercepté un missile venant du Yémen «qui s’approchait d’Israël», en direction de la station balnéaire d’Eilat (sud). Yahya Saree a confirmé des tirs de missiles contre Eilat.
En guerre depuis 2014 contre les Houthis qui contrôlent de vastes pans du Yémen, le gouvernement yéménite, reconnu par la communauté internationale et soutenu par l’Arabie saoudite, a condamné les raids israéliens. Mais il a aussi mis en garde les rebelles contre l’entraînement du Yémen dans «des batailles insensées qui servent les intérêts du régime iranien et son projet expansionniste».
A Téhéran, le ministère des Affaires étrangères a condamné «les attaques du régime sioniste» au Yémen et dit tenir Israël et ses alliés, dont les Etats-Unis «pour responsables des conséquences dangereuses de la poursuite des crimes à Ghaza et des attaques contre le Yémen».
Depuis novembre, les Houthis mènent des attaques contre des navires présentés comme liés à Israël au large du Yémen, et ont tiré des missiles contre des villes israéliennes dont la plupart ont été interceptés. Beaucoup plus proche que le Yémen, situé à environ 1.800 km d’Israël, le front avec le Hezbollah au Liban est marqué par des hostilités quasi-quotidiennes à la frontière commune. Dimanche, l’armée israélienne a bombardé deux dépôts «de stockage d’armes du Hezbollah» dans le sud du Liban. Elle a ensuite fait état de la chute de roquettes tirées du Liban dans le nord d’Israël.