L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé hier que le bilan du naufrage d’un bateau transportant 260 migrants au large du Yémen s’élevait à au moins 49 morts parmi lesquels 31 femmes et six enfants. «Au moins 49 migrants sont morts et 140 sont portés disparus», a précisé l’OIM dans un communiqué, relayé par l’AFP. Un précédent bilan faisait état de 39 morts.
«Cette tragédie nous rappelle une fois de plus qu’il est urgent de travailler ensemble pour relever les défis urgents de la migration et assurer la sécurité des migrants le long des routes migratoires», a déclaré Mohammedali Abunajela, porte-parole de l’OIM.
Selon des survivants, le bateau a quitté Bossaso en Somalie vers 03H00 dimanche, avec à son bord 115 ressortissants somaliens et 145 Ethiopiens parmi lesquels 90 femmes, précise le communiqué. «Cette situation reflète l’augmentation récente du nombre de migrants de la Corne de l’Afrique se rendant au Yémen, stimulée par l’instabilité politique et économique, ainsi que par de graves sécheresses et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes dans des pays comme l’Ethiopie et la Somalie», selon le communiqué. Chaque année, des dizaines de milliers de migrants de la Corne de l’Afrique empruntent la «Route de l’Est», qui traverse la mer Rouge, pour tenter d’atteindre les pays du Golfe riches en pétrole, fuyant les conflits, les catastrophes naturelles et les perspectives économiques médiocres dans leur pays.
En avril, deux bateaux ont fait naufrage au large des côtes de Djibouti à deux semaines d’intervalle, faisant des dizaines de morts. Au moins 1350 migrants ont péri sur la «Route de l’Est» depuis 2014, sans compter cette année, selon les statistiques de l’OIM.
Les migrants qui parviennent à atteindre le Yémen sont souvent confrontés à d’autres menaces pour leur sécurité, étant donné que le pays le plus pauvre de la péninsule arabique est en proie à une guerre civile depuis près de dix ans.
En mai, l’OIM a indiqué que, malgré ces dangers, le nombre de migrants arrivant chaque année au Yémen a «triplé de 2021 à 2023, passant d’environ 27 mille à plus de 90 mille».
De nombreux migrants tentent de rejoindre l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe où ils peuvent trouver des emplois d’ouvrier ou d’employé de maison.
En août, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé les gardes-frontières saoudiens d’avoir tué «des centaines» d’Ethiopiens qui tentaient de pénétrer dans le royaume du Golfe depuis le Yémen de mars 2022 à juin 2023. Ryadh a rejeté ces accusations les qualifiant d’«infondées».