Yasmina Khadra accueilli par de nombreux admirateurs à Tiaret : L’auteur des Vertueux exhume ses souvenirs

30/09/2023 mis à jour: 00:39
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Yasmina Khadra à la rencontre de son public, jeudi dernier, à la bibliothèque centrale de Tiare

L’écrivain Mohamed Moulessehoul a rencontré, jeudi dernier, son public à la bibliothèque centrale Mohamed Embarek El Mili de Tiaret. Ils étaient des centaines à venir à la rencontre du talentueux et célèbre auteur des Vertueux, dernier né des écrits de Yasmina Khadra. 

L’euphorie était à son comble et l’hôte de la ville était très à l’aise aux côtés du modérateur de la rencontre, Belarbi Mustapha, de l’université Abderrahmane Ibn Khaldoun de Tiaret. 

L’hôte de la ville a ainsi donné de l’épaisseur aux dialogues qui naissaient en lui ajoutant par moments des métaphores, celles-là même qui l’ont inspiré et dont il les tient de sa mère. Yasmina Khadra, face à un public enthousiaste, reviendra en menus détails sur sa carrière d’élève à l’école des cadets de la Révolution, son passage à Tiaret pour le compte de la 2e RM, «qui a  beaucoup souffert durant la décennie noire des affres du terrorisme». 

L’auteur des Vertueux et de bien d’autres livres que les gens se bousculaient pour les acquérir dans un stand aménagé pour la librairie locale Noor a exhumé certains de ses souvenirs, son enfance et ses origines dans le Kenadsa (Béchar), sa vision de la religion et de l’islam, la société, l’écriture romanesque, l’intégrisme et son amour pour la femme dont principalement sa mère et sa femme. 

Cette dernière, présente dans son univers, a été pour l’occasion une des chevilles ouvrières dans la réussite de cet événements majeurs dans la capitale des Hauts-Plateaux de l’Ouest. 

En évoquant sa femme, le romancier s’est rappelé de certains épisodes qui ont forgé sa personnalité. Alors qu’il revenait d’un débat de salonnards à Paris, il aura été marqué par la pertinence du propos de sa femme qui lui manifesta sa déception de le voir désarçonné, lui l’homme pourtant tenace. «Pour toi je vais conquérir le monde», lui a-t-il lancé en guise de réponse, soulevant un tonnerre d’applaudissements dans la salle. 

Dans la foulée, l’écrivain, explicitant le rôle de la femme dans le combat libérateur ou dans la vie de tous les jours, trouve après les douloureux événements que notre pays a vécu que «l’homme est ingrat» et que si «cet homme a inventé la guerre, la femme a inventé la résistance». 

Il termina sur une note romantique : «Si vous voulez être heureux, aimez et respectez vos femmes.» Le romancier expliqua au modérateur qui l’entretenait que «son rapport avec la langue française reste passionnel» et qu’elle n’est en rien un blocage à ses œuvres traduites dans plus de 60 pays. 
 

Beaucoup d’autres concepts ont été ébauchés et semblent avoir permis à beaucoup de présents de mieux cerner l’homme, comprendre ses choix et le sens qu’il donnait aux thèmes, aux maux et aux mots. 

«C’était l’objectif recherché à travers ce rapprochement du public avec l’un de leurs auteurs préférés» a tenu à expliquer Belfedhal Cheikh, enseignant universitaire et ex-recteur, celui-là même qui a beaucoup œuvré pour la production de l’homme à Tiaret. La séance dédicace aura été, bien sûr, un long moment de partage entre l’écrivain et ses lecteurs.       

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