Vigilance associative contre l’extrême droite : Plusieurs associations ne croient pas à la normalisation de Le Pen

23/04/2022 mis à jour: 02:54
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Alors que les médias lourds ont longtemps caché les dangers de la politique sociale voulue par Marine Le Pen et le caractère raciste de ses propositions, plusieurs associations du monde de la solidarité appellent à empêcher son élection. 
 

De toutes obédiences, elles ont dès le lendemain du premier tour souhaité «un sursaut citoyen au service du bien commun». Ainsi en est-il d’une tribune contresignée par plusieurs associations chrétiennes, protestantes, catholiques et orthodoxes. Elles posent l’exigence de «trois défis majeurs : le scandale des inégalités qui frappent en premier lieu les plus vulnérables, l’urgence écologique, et la paix et le vivre-ensemble dans une société fracturée».
 

«LA LIBERTÉ, L’ÉGALITÉ ET LA FRATERNITÉ SONT NOS REPÈRES COMMUNS »
 

Face à Emmanuel Macron, président sortant dont la brutalité a émaillé ces cinq ans de mandat, les signataires dénoncent la posture de Marine Le Pen qui a tout fait pour masquer ses relents extrémistes. Ils soulignent chez elle «une vision qui, sous un discours social, est fondée sur la préférence nationale, le rejet de l’étranger, menace les droits fondamentaux et contribuerait à aggraver les fractures. Cette vision dangereuse cache sous une pseudo défense de l’égalité son refus des libertés et de la fraternité et son attrait pour les régimes autoritaires. Elle nous enfermerait dans une France forteresse, aveugle aux enjeux écologiques. Or la liberté, l’égalité et la fraternité sont nos repères communs. La solidarité, l’hospitalité, le respect de l’autre et de la planète guident nos choix de citoyens». 
 

Ainsi, ils mettent en avant la nécessité d’une «société ouverte, fraternelle, qui cherche à renforcer la justice, à combattre la pauvreté et les inégalités. (…) Nous aspirons à construire une Europe citoyenne, et à vivre une solidarité internationale renforcée, dans une société qui respecte les droits fondamentaux de tous, y compris ceux des étrangers». Sachant qu’il n’est pas «envisageable de choisir pour notre avenir un projet de société xénophobe, fondé sur le repli sur soi, la division de la société et l’atteinte aux droits humains. 

En conscience, nous ne pouvons qu’appeler à voter contre cette option mortifère». De son côté, la Ligue des droits de l’homme lance le mot d’ordre : «Contre l’extrême droite, votez !» : «L’accession de l’extrême droite (…) est favorisée par les reculs sociaux et démocratiques accélérés du quinquennat qui s’achève. Cela constituerait une lourde hypothèque sur nos libertés et inaugurerait, y compris sur le plan international, des temps d’insécurité et d’injustice accrues, marqués de tensions sociales et de violences inédites avec un démantèlement complet de l’Etat de droit et toutes ses conséquences»...
 

«IL EST ENCORE FÉCOND LE VENTRE D’Où EST SORTIE LA BÊTE IMMONDE»
 

La Ligue des droits de l’homme (LDH) appelle ainsi à «utiliser le bulletin de vote Macron pour que M. Le Pen et ses alliés soient largement battus et aient le moins de voix possible». Pour le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), le vote ne fait l’objet d’aucun doute. 
 

Si le Mrap dit s’être «opposé aux mesures liberticides adoptées au cours du dernier quinquennat, comme il a combattu les obstacles faits aux personnes étrangères ou migrantes désireuses de régulariser leur situation, les difficultés faites aux associations qui les défendent. Pour autant, on ne combat pas un danger en laissant advenir un danger plus grand». 
 

«Il est encore fécond le ventre d’où est sortie la bête immonde, il faut utiliser son bulletin de vote à faire barrage !» exhorte le MRAP. 
 

Également sur cette question des étrangers et de la politique de rejet que porte Le Pen, Didier Leschi, président de l’Office français de l’immigration, refuserait de travailler avec elle si elle accédait aux plus hautes fonctions. «Je ne pourrai pas collaborer avec une autorité politique dont j’aurai la conviction profonde qu’elle est en rupture avec nos traditions républicaines», explique-t-il. 
 

Pour l’association France Terre d’asile, «jamais le débat public n’a fait autant de place à ces idées et ces programmes qui mettent en cause nos valeurs républicaines, de défense de la démocratie, de liberté, d’égalité et de fraternité».

 Pour autant, précise l’association, «on continuera à se battre pour défendre des politiques d’asile et d’immigration ouvertes, généreuses, fidèles à ses convictions».

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