Au Vietnam, les réseaux sociaux, dont TikTok et Facebook, ont éliminé environ 800 publications considérées comme «fausses» ou hostiles à l'État au cours d'une période d'un mois, selon des données du gouvernement relayées par un média officiel vendredi 6 octobre.
Les chiffres du ministère de l'Information et de la Communication indiquent que, entre mi-août et mi-septembre, environ 380 vidéos sur YouTube, 364 articles sur Facebook et 33 liens sur TikTok ont été bloqués ou supprimés. Ces publications étaient jugées coupables de diffuser de la «fausse information» ou des contenus hostiles envers le Parti communiste, l'État, les organisations et les individus, en plus de diffamer les dirigeants, selon le journal étatique Thanh Nien.
Le régime communiste vietnamien impose des restrictions sur les médias sociaux pour empêcher la diffusion de discours qui contredisent la ligne du parti unique. Les voix indépendantes sont régulièrement ciblées par des poursuites judiciaires. Le Vietnam occupe actuellement la 178e place sur 180 au classement de Reporters sans frontières pour la liberté de la presse.
Le ministère de l'Information et de la Communication a rendu publiques jeudi les conclusions de son enquête sur TikTok, soupçonné de diffuser un «contenu toxique» auprès de ses 50 millions d'utilisateurs estimés au Vietnam. Les autorités ont constaté que la procédure de censure du contenu de TikTok n'était pas efficace et qu'elle avait laissé passer des contenus violant les lois vietnamiennes. Elles ont recommandé l'interdiction d'accès au réseau chinois aux mineurs de moins de treize ans.
TikTok, Meta (la société mère de Facebook) et Google n'ont pas répondu aux demandes de commentaires de l'AFP. Amnesty International avait publié en 2020 un rapport accusant Facebook et YouTube de complicité avec le pouvoir communiste dans sa politique de censure et de harcèlement envers la population.