Le CDHB (Centre de documentation sur l’histoire de Béjaïa) a, en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya de Béjaïa, a organisé, dernièrement, à la salle de la bibliothèque communale, une vente-dédicace du dernier roman de l’écrivain et journaliste Arezki Metref, Les gens du peuplier, paru récemment chez Casbah Edition.
Le professeur Djamil Aissani, directeur dudit centre, a entamé sa présentation en esquissant un bref aperçu sur la carrière journalistique de son hôte, rappelant notamment son passage, dans les années quatre-vingt, dans les hebdomadaires Révolution africaine et Algérie Actualités.
«Au-delà de leurs lignes éditoriales, ces organes sont réputés pour leurs professionnalismes», a-t-il rappelé, en soulignant aussi que son invité a été, avec Abdelkrim Djaad et Tahar Djaout, cofondateur de l’hebdomadaire Rupture, un organe qui n’a publié que 20 numéros, depuis sa naissance le 9 janvier au mois de mai, date de la mort de Tahar Djaout en mai 1993.
L’animateur poursuit sa présentation en rappelant aussi à son hôte sa couverture en 1997 du «Colloque international sur Béjaïa et sa région à travers les âges» qui s’est tenu à l’université de Béjaïa, pour le compte de la revue Algérie, Littérature-Action.
Dans cet élan, le professeur Djamil Aissani n’a pas omis d’évoquer les reportages réalisés par Arezki Metref sous le titre Kabylie Story, à l’issue de son périple à travers plusieurs villages de la Kabylie, dont ceux de la vallée de la Soummam et des hauteurs d’Aokas. Un essai paru en 2005 aux Éditions Casbah.
D’après Arezki Metref, ce sont les personnages qu’il a rencontrés durant ses reportages Kabylie story qui l’ont inspiré à écrire Les gens du peuplier.
C’est leur façon de raconter les histoires ou l’histoire en combinant les faits réels avec des fictions ou des mensonges qui l’ont le plus marqué. L’idée remonte vers 2002-2003 où la Kabylie s’est retrouvée dans un état de décombres après les événements de 2001.
L’auteur raconte qu’un jour, il fait très chaud et il y a une pénurie d’eau dans le village, lui et son cousin Amar Metref, lui-même auteur et directeur d’école dans la région, marchaient dans la rue et ont croisé un vieil homme coiffé d’un chapeau et portant un panier dans sa main. Celui-ci, après nous avoir salués, il a continué son chemin.
Mais, après quelques pas, le vieil homme s’est retourné et dit «Amar ! Au fait, je suis en train de relire Le Huis Clos de Sartre, à la page 97, il y a un problème d’utilisation des temps». «Vraiment, s’étonne l’auteur, c’est du surréalisme total.»
«Comment, avec cette situation, le Monsieur, sa préoccupation, ce sont les usages des temps ?», s’exclama-t-il. «C’est de là où j’ai eu l’idée de faire autre chose et j’ai pris une décision d’aller cueillir ce qui se raconte dans les villages», nous confie-t-il.
«J’ai découvert dans tous les villages que j’ai visités, la persistance, l’attachement et l’enracinement dans le passé, mais il s’agit de l’histoire locale», clarifie-t-il.
Dans le roman, l’auteur a fait presque la même chose, en recueillant des histoires, mais en les greffant beaucoup de fictions. L’histoire du roman commence par l’arrivée en 1958 de Boubekeur Atamar, à l’âge de six ans, dans la cité algéroise des peupliers. Elle se poursuit à travers les différentes phases politiques de l’Algérie post- indépendance.
Et, elle s’achève après que celui-ci est oscarisé à Hollywood, ainsi il changea de nom en devenant Bob Atamar.