Vente-dédicace de Hakim Laâlam à la Librairie du Tiers-Monde, à Alger : Trinité pas du tout catholique

13/06/2022 mis à jour: 01:59
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Le journaliste, chroniqueur du Soir d’Algérie et écrivain Hakim Laâlam a signé son nouveau roman intitulé R.I., Au nom du Père, du Fils et du Sain d’Esprit paru aux éditions Frantz Fanon, à la librairie du Tiers-Monde, place Emir Abdelkader, à Alger.

C’est un auteur enjoué, spontané, éclairé et éclairant sans flagornerie confraternelle. Hakim Laâlam parle avec sagesse, voire avec érudition. Il vous incite à l’écouter tant échange-t-il avec aisance. Il signe, dédicace et écrit avec célérité. Et puis, il lit intimement ces mots consignés et personnalisés sous le regard attendri de son épouse. C’est que Hakim Laâlam respecte ce lecteur venant spécialement pour lui. Des grands et des petits. Il explique aux enfants, avec pédagogie, ses livres, ses nouvelles…

Oui des kids qui s’intéressent à son nouveau roman. Bien sûr avec l’adresse et le conseil de leurs parents inconditionnels des chroniques «croquantes, craquantes et surtout croustillant».

Certains lisent Le Soir d’Algérie en étrennant son billet quotidien : «Pousse avec eux». Donc, ce fut une invitation de Hakim Laâlam de repousser avec et «refumer du thé» à doses homéopathiques. Mais en fait, Hakim Laâlam nous confiera qu’il est «clean», il ne fume pas du tout, il est sobre et il a une vie complètement «bio», d’où cette verdeur juvénile de sa bonne bouille contre la gérontologie. Il a 60 ans.

L’ouverture des camps de Reggane, erreur du président Boudiaf

Le pitch de R.I., Au nom du Père, du Fils et du Sain d’Esprit de Hakim Laâlam, paru aux éditions Frantz Fanon ? Il commentera. Les initiales «R.I.» ? Elles signifient la «république islamique». Le père ? Un personnage statique qui lutte pour ne pas sombrer dans folie meurtrière.

Le fils ? Et bien, c’est le FIS (front islamique du salut, formation politique algérienne militant pour la création d’un État islamique, dissoute en 1992), ce fameux exemple terrifiant dont l’un des leaders avait envoyé son fils au maquis. Notre héros Sadek ne voudrait pas que son fils suive l’exemple du fils de Belhadj…» Le «sain» d’esprit ? «c’est juste quelqu’un qui veut sauver son fils…» Cela débute avec un vendredi comme les autres ? «C’est l’enchantement des vendredis.

La place, la cité est prise par des vagues successives qui font reculer les libertés…» Le camp 888 ? «C’est l’inverse des camps des Sud. Ceux de Reggane où les futurs groupes islamistes vont se constituer. Les chiffres 8 et 6 sont ceux du diable, des chiffres sataniques.

L’ouverture des camps de Reggane était une grave erreur du président Mohamed Bouadiaf. Le 888, un camp à Djanet…» Le chapitre «Bienvenu en enfer» ? «C’est quelqu’un qui dit à Sadek, bienvenu en enfer, au camp infernal. Le camp 888, c’est celui des frères Kouachi (Chérif et Saïd Kouachi, tous les deux morts le 9 janvier 2015 à Dammartin-en-Goële, sont des terroristes français auteurs de l’attentat contre le journal Charlie Hebdo). Cela veut tout dire… Le péril islamiste est là, latent, perfide…»

Chroniqueur le jour, écrivain, le soir

«Iqra» (lis) ? «Il faut lire avec plaisir… Le besoin de lire. Je m’en voudrais si je ne lis pas...» A propos de l’écriture, Hakim Laâlam, nous confiera : «Moi j’aligne des mots à ma manière. Mais deux choses différentes, l’une de l’autre. Chroniqueur le jour, écrivain, le soir… J’appréhende le jour où je ne pourrais plus gratter ma feuille… Je suis insomniaque. Je ne dors que 2 ou 3 heures. Je ne m’en plains pas.

J’écris ou je lis… J’écris une à deux pages. Ecrire, c’est regarder, capter. Une écoute, une liberté, le filtre se fera… Ecrire pour un salon VIP algérois, cela ne me ressemble pas… J’écris un livre par an, une moyenne normale… Je m’estime béni. J’ai la chance de faire un beau métier et avoir un journal (Le Soir d’Algérie) où on ne m’enlève aucune virgule à mon papier.

Et en plus, je suis rémunéré pour cela (rires). Je suis béni, chanceux d’avoir eu un patron flamboyant, un ange (le regretté Fouad Boughanem, l’ex- directeur du quotidien Le Soir d’Algérie, décédé en 2019 à l’âge de 65)…

L’histoire de ce manuscrit (R.I., Au nom du Père, du Fils et du Sain d’Esprit), sommeillait depuis des années. Le déclic fut en lisant Soumission de Michel Houellebecq (paru en 2015 aux éditions Flammarion). Une société islamiste, un appareil d’Etat répressif...» Fumeur de thé ? « Je suis un ancien fumeur de Gauloises qui a renoncé au tabac. Une libération. J’ai fait les deux, les blondes et les brunes, les cigarettes (rires).

 


 

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