L’auteur Belkacem Achite a signé son ouvrage intitulé Nous étions l’avenir : Regards sur l’Algérie de nos vingt ans paru chez Casbah Editions, le samedi 19 février à 14h, à la librairie du Tiers-Monde, place Emir Abdelkader, à Alger. Et sa vente-dédicace a drainé du monde. Pas des tiers, mais des familiers, ceux de la famille, grands et petits, des amis, anciens collègues, des anonymes venus le féliciter.
Une ambiance familiale régnait samedi, à la librairie du Tiers-Monde, à Alger. Et pour cause. Le clan, pour ne pas dire la «smala» des Achite s’était déplacé en force.
Pour encourager leur «patriarche», leur chef de tribu, du clan «Achite», leur fierté, qui vient de commettre un second livre- après Le Mont des orfèvres, en 2017-intitulé Nous étions l’avenir : Regards sur l’Algérie de nos vingt ans qui vient tout juste de paraître chez Casbah éditions.
Entouré de sa famille, «selfié», photographié, soutenu par ses fils, Améziane, Mahfoud, Abdellah et leurs enfants, une ribambelle, ses neveux dont Bouzid Mohamed Amine, fiers de lui, Belkacem Achite, auteur et grand-père, signait ses dédicaces spontanément tout en s’arrêtant en plein dédicace, discutant, réagissant, écoutant et souriant sous son béret basque. C’est que ce papy ne pas de résistance. Ni à l’âge, ni au temps, ni à quelque usure. Il est là, bon pied bon œil, vert, jurant avec la gérontologie. Ce vieux brisquards à 76 ans, et il plein de projets éditoriaux et surtout, de la suite dans les idées. Belkacem Achite est né en juin 1946 à Ath Yenni, wilaya de Tizi Ouzou.
Après l’obtention d’un diplôme en sciences politiques et économiques, il occupa des fonctions supérieures au sein du ministère du Travail et de la Formation professionnelle puis, durant près de trois décennies, auprès de la Cour des comptes, avant de prendre sa retraite en 2009.
Un bidasse à l’école inter-armes de Cherchell
En compulsant l’ouvrage de Belkacem Achite, Nous étions l’avenir : regards sur l’Algérie de nos vingt ans, comptant 366 pages, le lecteur est invité à suivre l’itinéraire d’un adolescent de 16 ans, à Aït Yenni, aux cimes du Djurdjura, ce dimanche 18 mars 1962, le cessez-le-feu, «un paix fragile» pour lui, en Kabylie, découvrant les vraies valeurs de la Djemaâ, le message des sages, l’école des femmes courages kabyles, la folie meurtrière des escadrons de la mort de l’OAS-200 morts et des dizaines de blessés à l’entrée du port d’Alger en mai 1962 - l’exécution de Mouloud Feraoun, Ali Hamoutène et Salah Ould Ouadia, quatre jours avant la signature des Accords d’Evian, l’Indépendance glorieuse du peuple algérien le 5 juillet 1962, et puis la coopération égyptienne avec l’avènement du fondamentalisme latent et insidieux des frères musulmans de Hassan El Bena… Dans le chapitre intitulé «La communion des casernes», l’auteur Belkacem Achite, revient sur les toutes premières recrues du service national, en 1969. La fameuse incorporation d’un contingent spécial enrôlant des étudiants finissants leurs études.
Certains avaient 20 ans, la majorité comptait des trentenaires, des fois mariés à des européennes, des Américaines, vivant mal cette situation… Belkacem Achite, le bidasse, relatera son incorporation, le 3 octobre 1970, un premier jour du ramadan, à l’école de Cherchell, l’Académie interarmes, au sein de la 2e promotion des étudiants.
Une vie de «bidasses en folie», de spartiates, de conscrits en treillis, boule à zéro martiale… Un chef de groupement originaire de Sig leur assènera que lui et ses compagnons bidasses étaient «vernis et chanceux» servant leur pays.
Pourquoi ? Parce que qu’ils «étaient les chouchous de Boumédiène (Houari, président de la république)». Tout en soulignant les casernements de Boughar, Aïne Larnat, Sebdou, qui étaient moins «joyeuses». Entendre, la formation commune de base militaire, était extrêmement dure pour les «bleus», les nouvelles recrues. Belkacem Achite vantera le service national : «faire l’armée, c’est devenir un homme».
Premier noyau d’encadrement de la fameuse ITA de Mostaganem
A la page 314, Achite, confie un émerveillement. A l’issue de sa formation à Cherchell, il sera affecté dans une ville qui le marquera, Mostaganem. «Assurément, Mostaganem est l’une des plus belles villes de l’Oranie.
Officier de réserve, avec 18 autres, ils constitueront le premier noyau algérien d’encadrement de l’Institut de Technologie Agricole, la fameuse ITA, un établissement universitaire alors placé sous la tutelle du ministère de l’Agriculture. Il sera témoin de la visite présidentielle du président Houari Boumédiène et son hôte cubain Fidel Castro. Et puis, la quille, sa démobilisation.
Le chapitre ( page 322), est intitulé L’Algérie en débat. Il porte sur le règne du président Houari Boumédiène, Kasdi Merbah, la SN (sécurité militaire), la Charte nationale, le droit et le combat pour l’amazighité. «La question amazighe est survenu alors que le président Houari Boumédiène était au zénith de sa puissance…»
Le chapitre «Le souffle des hommes». La guerre de succession après la mort du président de la République, Houari Boumédiène, le 27 décembre 1978. Et s’ensuivirent des supputations autour des «présidentiables».
Mohamed Salah Yahiaoui ou Abdelaziz Bouteflika, Mohamed Seddik Benyahia ou Taleb El Brahimi ou encore Bélaïd Abdesselem... ? A propos de son ouvrage Nous étions l’avenir : Regards sur l’Algérie de nos vingts ans, de l’espoir et de la fierté d’avoir appartenu à une élite ayant œuvré pour son pays, Belkacem Achite, nous confie : «Franchement, je vis toujours avec l’espoir. Bien sûr, dans la vie personnelle ou de groupe ou celle d’un pays. Il y a toujours de petits échecs qu’il faut accepter. Mais je pense sincèrement que l’Algérie aurait pu atteindre nettement mieux qu’elle est. A tout point de vue. Mais néanmoins ça reste un grand pays respecté et respectable…». Youcef Nacib, dans la préface de Nous étions l’avenir : Regards sur l’Algérie de nos vingts ans, écrira : «Regard sur l’Algérie de nos vingt ans. Des séquences fortes de notre histoire contemporaine…
Des événements relatés minutieusement avec, en miroir, les opinions et les émotions qu’ils suscitent... Des péripéties de vies façonnant une nation face à ses tourmentes politiques, lesquelles, un jour, s’armeront comme des déterminismes fort handicapants. Une juxtaposition de théâtres d’actualité, de préoccupations qui, peut-être, surprendra le lecteur». Un ouvrage à lire et découvrir.
Belkacem Achite
Nous étions l’avenir : Regards sur l’Algérie de nos vingts ans,
Casbah Editions
2022
366 pages
Prix : 1000 DA