Dimanche, les autorités locales de Blida ont célébré la Journée nationale du chahid, coïncidant avec le 18 février, à travers l’inauguration d’infrastructures publiques dans plusieurs communes. Mais les mêmes autorités semblent oublier que Blida recèle d’une équipe de football qui a sacrifié une trentaine de ses joueurs au profit de l’une des causes les plus justes du XXe siècle.
Réagissant à l’appel du FLN pour arrêter les rencontres sportives et rejoindre le maquis, la mémoire de ces martyrs est malheureusement bafouée. En effet, l'USMB, l’équipe footballistiques phare de la Mitidja, agonise faute d’aide et de prise en charge de ses nombreux problèmes, notamment financiers.
Celle qui devait être synonyme d’un «temple» sportif et historique à la fois, n’a malheureusement ni les moyens ni encore moins les encouragements nécessaires pour qu’elle puisse être l’ambassadrice sportive d’une ville, mais surtout d’une histoire promue auprès des jeunes grâce au sport le plus populaire.
Considérée comme étant l’une des doyennes des équipes footballistiques dans le pays, sa création initiale fut en 1922, et ce, avant son officialisation en 1932, son passé historique glorieux méritait un passage, au niveau de son siège, du wali de Blida et de sa délégation officielle pour rendre hommage à ces anciens joueurs/martyrs, qui ont contribué farouchement à la lutte contre le colonialisme français. Ils méritaient pourtant cela pour sauver une mémoire en déperdition à l’occasion d’une journée qui leur est dédiée...
Aujourd’hui, l’USMB n’a rien de prestigieux malheureusement. Elle se retrouve en inter-régions (3e division, ndlr) faute de moyens. Le stade où elle accueille ses «adversaires» s’est transformé, en ces temps de pluies, en un immense bourbier, provoquant la désolation et l’indignation des supporters.
«La Journée du chahid devait être une occasion pour sauver l’équipe des 30 chouhada et de penser à créer le musée de l’USMB pourquoi pas. Malheureusement, le temple sportif révolutionnaire a été négligé encore une fois...», regrette un supporter de l’USMB.
Un autre se désole de voir la situation dans laquelle se trouve son équipe fétiche et n’arrive toujours pas à comprendre comment une équipe pareille, à la dimension historique, n’a pas bénéficié du soutien (en continu) d’un sponsor de la part d’une entreprise publique, comme cela se fait ailleurs...
Le jeune nouveau président du club sportif amateur (CSA) de l’USMB s’est engagé à faire des réformes et semble ambitieux, lui qui a joué à l’USMB et connaissant très bien cette équipe.
Mais comme on dit, on ne peut applaudir d’une seule main. Le wali de Blida, qui semble d’ailleurs répliquer positivement aux doléances des citoyens et de la société civile, est appelé à prêter main forte pour sauver une discipline sportive, mais surtout la mémoire publique !