Urgences simultanées

02/03/2024 mis à jour: 06:58
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Le changement climatique a atteint un niveau tel, qu’il exige de mener de front, parfois simultanément, les plans de lutte et de prévention contre les inondations et aussi contre les feux de forêt. 

Une feuille de route comprenant des «mesures anticipatives et préventives visant à améliorer l’intervention durant la prochaine saison estivale» a été annoncée, mardi dernier, par le ministère de l’Intérieur, à l’occasion de l’installation de la Commission nationale de protection des forêts.

Deux jours plus tard, les autorités locales, à travers plusieurs wilayas du pays, étaient mobilisées pour agir en urgence, suite aux inondations et glissements de terrain engendrés par de fortes chutes de pluie. La journée du vendredi a été également consacrée à s’enquérir des dégâts occasionnés autour des lieux d’habitations touchés par les éboulements et le déferlement des trombes d’eau dévalant des reliefs avoisinants. 

Un train de mesures et d’interventions a été engagé par les différentes directions locales et les services communaux, avec le soutien permanent des citoyens qui ne dérogent jamais aux exigences de solidarité en pareilles circonstances. 

Après cet épisode torrentiel du début de week-end, il y a lieu de noter une satisfaction qui n’est pas sans importance, à savoir le relèvement du niveau des barrages augurant d’une gestion plus sereine de l’alimentation en eau potable dans les prochains mois et sans doute pendant l’été. 

Les chantiers ponctuels et d’envergure qui doivent être mis en place sans délai, à commencer précisément par la réparation des réseaux d’AEP, puis les routes, sont cependant aussi nombreux que névralgiques. La promptitude observée dans le recensement des sinistres pendant et après les intempéries appelle à un suivi rigoureux des opérations lancées à différents niveaux pour en résorber les conséquences au plan infrastructurel. 

L’objectif n’étant pas seulement de réparer les équipements endommagés mais de prévenir de futurs incidents, il importe de mobiliser les intervenants les plus qualifiés, parmi les bureaux d’études et les entreprises de réalisation, dans l’optique de réhabiliter définitivement la notion de respect du cahier des charges. 

Etant un révélateur plus que la cause, les intempéries lancent, en fait, des coups de semonce à propos de la qualité et de l’opportunité des travaux et des projets implantés sans tenir compte de l’environnement naturel qui, non seulement reprend ses droits, mais déchaîne ses éléments et prend de court les prévisions humaines. Comme de tradition ces dernières années, des photos sont relayées en continu sur Internet, quand les événements se précipitent, et au vu de certaines images des inondations, on peut clairement distinguer que des constructions ont été permises sur des cours d’eau. 

Par ailleurs, lorsque des affaissements et autres désagréments surviennent chaque année aux mêmes endroits, des études rigoureuses sont recommandées pour enrayer des phénomènes qui peuvent réellement être traités et solutionnés et qui ne peuvent plus être subis comme une fatalité. La voix citoyenne qui s’exprime notamment sur les plateformes numériques, ayant bénéficié d’une promotion appuyée au sein des différentes administrations, insiste sur la qualité des travaux s’agissant, prioritairement, du renforcement des réseaux d’AEP, des routes et de l’électricité. 

Pour faire face aux aléas de la nature qui surviennent et s’enchevêtrent avec plus d’intensité, les décideurs sont confrontés à l’exigence d’adopter une nouvelle ingénierie capable de prévenir les risques liés à la période hivernale et à ceux de l’été, en concevant ainsi les routes comme des zones pare-feu. 

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