Le président du Conseil national de la RASD, Hamma Salama, a rappelé les efforts et la disponibilité des autorités de son pays à coopérer pleinement avec les Nations unies pour accélérer le processus de décolonisation et permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, comme tous les pays et peuples de la planète.
L’amphi de la faculté de droits et des sciences politiques de Boudouaou (Boumerdès) a vibré hier sous les chants patriotiques du peuple sahraoui en lutte pour son indépendance. C’était à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 12e édition de l’université d’été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Cette fois, plus de 400 personnes représentant l’élite civile et militaire de ce pays ont participé à cet événement placé sous le slogan : «Lutte et sacrifice pour l’indépendance et la liberté». L’édition a été dédiée à la mémoire du martyr Aba Ali Hamoudi, chef de la 6e région militaire du Front Polisario, assassiné par un drone de l’occupant marocain en septembre 2023.
«C’est un message clair que le peuple sahraoui est fidèle à ses martyrs et est déterminé à poursuivre la lutte par tous les moyens légitimes», a indiqué, sous les ovations de l’assistance, Hamma Salama, président du Conseil national (Parlement) de la RASD, lors de son allocution d’ouverture de la manifestation.
La cérémonie s’est déroulée en présence de hauts responsables de la RASD, de la wali de Boumerdès, Fouzia Naâma, de personnalités politiques nationales et de nombreux diplomates de pays amis de la cause sahraouie.
On peut citer, entre autres, la présidente du Croissant-Rouge algérien, Ibtissam Hamlaoui, le président de l’Observatoire national de la société civile, Nourdine Benbraham, l’ancienne ministre Fatma Zohra Zerouati, des membres des deux Chambres du Parlement et les ambassadeurs du Venezuela et du Kenya en Algérie.
Dans son discours, Hamma Salama, a tenu d’emblée à remercier les organisateurs de cette université pour «leur généreuse hospitalité et leur accueil chaleureux, en saluant les professeurs et les chercheurs venus de loin malgré la forte chaleur pour offrir leur expertise et leur savoir académique à leurs frères sahraouis». «Ce rendez-vous confirme la profondeur des liens de solidarité et de fraternité entre les peuples frères algérien et sahraoui.
Il constitue une étape importante et un espace d’échanges pour nos cadres militants, puisqu’il leur permet d’acquérir davantage de connaissances, d’expertise et d’expériences pour arracher leur liberté et mieux comprendre les changements qui s’opèrent dans le monde», a-t-il martelé, précisant que l’élite sahraouie a toujours été en première ligne du combat pour la liberté.
Les conférences et les débats prévus par la même occasion contribueront, selon lui, à mieux cerner les enjeux et à élaborer des stratégies d’actions futures conformes aux ambitions et aux espoirs de tous les peuples de la région.
L’élite sahraouie en première ligne
Cette 12e édition intervient, a-t-il souligné, dans un contexte particulier, caractérisé par l’intensification de la lutte militaire contre l’occupant marocain, le renforcement de l’action diplomatique et les efforts continus pour consolider les institutions de l’Etat sahraoui, avec ses pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
«La question sahraouie a connu des évolutions rapides depuis la violation flagrante par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu du 13 novembre 2020, contraignant le peuple sahraoui à reprendre la lutte armée qui est un droit légitime garanti par les lois internationales», a-t-il ajouté dans une salle archicomble.
M. Salama a rappelé, par ailleurs, les efforts et la disponibilité des autorités de son pays à coopérer pleinement avec les Nations unies pour accélérer le processus de décolonisation et permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, comme tous les pays et peuples de la planète. Néanmoins, poursuit-il, cela a buté sur la politique d’escalade du royaume marocain et sa fuite en avant au mépris de la légitimité internationale, soulignant que le makhzen représente une menace pour la sécurité et la stabilité de toute la région.
Ce qui se vérifie à travers sa politique d’expansion, le soutien des réseaux de contrebande et les alliances nouées avec l’entité sioniste afin de mettre en œuvre des agendas cachés et échapper à ses multiples crises internes, a-t-il condamné. Pour sa part, le président de cette université d’été, Marabih El Mami, a abordé l’importance de la formation dans la poursuite du combat pour la liberté et la construction d’un Etat indépendant.
L’intervenant a indiqué que le savoir et l’amélioration des connaissances de militants est une condition sine qua non pour atteindre les objectifs escomptés et recouvrer la souveraineté sur l’ensemble du territoire. Saïd Al Ayachi, président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), a réitéré le soutien et la solidarité de l’Algérie avec le peuple sahraoui, affirmant que notre «pays ne cessera jamais de défendre les opprimés et à exiger le respect du droit international».
L’orateur a abordé également les souffrances du peuple palestinien en condamnant «la politique de deux poids deux mesures des pays occidentaux et leur silence complice à l’égard de la politique d’extermination adoptée par Netanyahu pour anéantir les populations civiles à Ghaza». «Hitler n’est pas mort, il est à Tel-Aviv», a-t-il lancé.
A noter enfin que plusieurs conférences sont prévues tout au long de cette université d’été par des professeurs et des chercheurs sur diverses thématiques relatives notamment au combat du peuple sahraoui, l’Intifada dans les Territoires occupés, les leçons de la Révolution algérienne, la situation au Sahel, la guerre électronique, les guerres de 4e génération.
La MINURSO doit faire face au pillage des ressources naturelles sahraouies
La Fédération espagnole des institutions solidaires avec le Sahara occidental a appelé la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à faire face au pillage des ressources naturelles par le Maroc dans les territoires occupés.
«La Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental n’est pas en vacances (...), elle doit faire face au pillage des ressources naturelles et à la répression par le Maroc qui aggravent la situation, mais elle est au service du respect des droits de l’homme», a déclaré le président de la Fédération, Carmelo Ramirez Marrero, lors de son intervention devant la commission de coopération internationale pour le développement à la Chambre des représentants aux îles Canaries.
Ramirez a notamment dénoncé le rôle de l’Espagne face à «l’obstruction systématique du Maroc» à l’application des résolutions des Nations unies, soulignant qu’aucun gouvernement de l’Etat espagnol n’a respecté, en 60 ans «ses obligations juridiques, politiques et morales» avec le Sahara occidental.
«Le Maroc a occupé ce territoire, il interdit et même expulse les délégations d’observateurs internationaux», s’est indigné le responsable espagnol, insistant sur la «dure répression subie par la population sahraouie» et la «très forte pression» exercée par «des centaines de milliers de colons marocains» qui «rendent impossible une solution pacifique» au conflit. R. I.